Kamel Daoudi est assigné à résidence depuis 2008. Forcé de déménager du jour au lendemain au gré des décisions ministérielles, séparé de ses proches, contraint de pointer chaque jour à la gendarmerie, il se débat dans un labyrinthe administratif. Non sans humour, ses écrits chroniquent sa lutte quotidienne et analysent le dispositif de l’assignation à résidence, un enfermement d’autant plus pernicieux qu’il ne dit pas son nom.
J’ai refait mes comptes. Je suis assigné à résidence depuis le 24 avril 2008, soit depuis treize ans, dix mois et vingt-trois jours, c’est-à-dire 5 075 jours. J’ai effectué 26 040 pointages au poste de police ou de gendarmerie. J’ai parcouru 57 759,8 kilomètres, soit près d’une fois et demi la circonférence de la Terre (40 075 km), tantôt à vélo, tantôt à pied