Au sujet des arrestations de plusieurs personnes à la manifestation « Toutes aux frontières » à Nice le samedi 5 juin et dans la soirée qui a suivi.

Nous nous sommes données toutes rendez-vous ce samedi 5 juin pour protester contre la manière dont les états européens traitent les personnes qui tentent de nous rejoindre sur les territoires où nous vivons.

Il s’agit là de manifester notre total désaccord avec ces politiques protectionnistes frontalières.
Qui plus est, sont d’une nette et certaine hypocrisie.
Alors que la plupart de ces personnes sont exploitées pour assurer notre plus grand confort, ces mêmes personnes garantissent aussi la prospérité des entreprises de commerce, du bâtiment ainsi que toutes les sociétés de services qui les utilisent.
Nous sommes solidaires de ces personnes, qui tous les jours tentent de traverser les frontières au péril de leur vie.

Nous étions quelques milliers.
Nous avions formé un cortège joyeux mais déterminé à nous faire entendre dans une ville qui nous est plutôt hostile.
Et cela à commencer dès le début de la manifestation. Un groupe d’une vingtaine de personnes, à majorité des hommes, ont attaqué le cortège sur la place Massena. Brandissant des banderoles et pancartes à la hauteur de leur intelligence.
En d’autre termes, plutôt bas de plafond.
L’action a été revendiquée par un groupe pseudo-féministe d’extrême droite, qui en réalité n’adhère en rien à la lutte contre le patriarcat. Leur motivation est clairement animée par du baratin raciste dont les idées sont largement partagées par les politiques qui nous dirigent.
Soit disant maîtrisés par la marée-chaussée, ils ont tenté plusieurs fois, tout au long du trajet, de se frotter à nous.
Mais notre force collective a eu raison de leurs minables incursions.
Mais ce n’est pas tout.
Ils ont pu compter sur leurs meilleurs alliés.
La bonne vieille police républicaine qui a brillé ce jour par son courage.
Au milieu du parcours le cortège fait une halte sur la promenade des anglais pour passer le micro aux prises de parole. La chaleur faisant, certaines d’entre nous décident d’aller piquer une petite tête à la mer qui se trouve en contre bas. En s’éloignant du gros du cortège, nous remarquons qu’une brigade de grands molosses nous pointe du doigt. La discrétion n’étant pas leur fort, nous nous posons des questions sur leurs intentions. Alors que rien ne laissait présager de ce qui allait se passer.
7 bonhommes arnachés et armés se jettent sur l’une d’entre nous, l’attrapent et tentent de la sortir de notre groupe. Nous avons été surprises par la violence de cette agression.
La copine était entrain de se faire enlever par des hommes ultra violents.
Nous avons essayé de la garder avec nous tout en leur demandant ce qu’il se passait.
Mais on ne peut pas dire que la communication verbale soit une de leur qualité. La seule chose qui nous a été répondu ce sont les gazeuses et les matraques.
Des personnes du cortège nous ont rejoint et ont manifesté leur incompréhension
face à cette crétinerie.
C’est alors que la copine se fait soulever par de braves bonhommes comme on souffle sur une plume. Elle est emmenée dans une voiture qui part en crissant des pneus.
C’était bel et bien le rapt d’une de nos camarades.
Cette personne a été libérée au lendemain de la manifestation en milieu de journée.
Nous espérons qu’elle aille pour le mieux.
C’est alors que nous apprenons que 7 autres personnes se sont faites arrêter dans la soirée de samedi. Elles sont en garde à vue.
Nous exigeons qu’elles soient toutes libérées.

Ils cherchent à nous terroriser par la force et la violence.
Nous répondons A BAS LE PATRIARCAT ET CES IDEES DE MERDE !

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