Capitalisme + Came = Génocide : À qui profite « la guerre au crime » ?

Dans les cités, les ghettos, les favelas et les bidonvilles du monde entier, les habitant.e.s font en réalité face à des guerres policières contre-insurrectionnelles et permanentes. L’industrialisation de ce processus a commencé aux États-Unis dans les années 1960.

Nous reproduisons dans une série d’articles la brochure Capitalisme + Came = Génocide dans sa version de 2017.

En 1969, l’ex-toxicomane et membre du Black Panther Party, Michael Cetewayo Tabor écrivait Capitalisme + Came = Génocide, un texte devenu depuis lors incontournable sur les ravages de la drogue, en particulier de l’héroïne, dans les ghettos noirs de New York.

En 2015, nous avions publié une première édition de ce texte inédit en France et relativement oublié même outre-Atlantique. L’intérêt provoqué par la redécouverte de ce texte a conduit des compas mexicains à le rééditer, en y ajoutant quelques nouveaux éléments sur la lutte menée durant ces années-là à New York contre le fléau de l’héroïne, notamment au sein de la communauté portoricaine. Au vu de la déferlante des drogues industrielles un peu partout dans le monde, et à l’heure où l’argent qu’elle génére graisse l’ensemble des rouages sociaux et économiques, les réflexions qui ont traversé les mouvements révolutionnaires portoricains et afro-américains dans les années soixante et soixante-dix restent plus que jamais d’actualité.

C’est la raison de cette nouvelle édition : réfléchir de nouveau sur cette contre-insurrection cachée, et pouvoir tirer du passé quelques outils pour comprendre et affronter la situation actuelle, en se réappropriant notamment les savoir-faire et les usages nécessaires à l’émancipation de nos corps et de nos esprits. Que ces textes, réunis au gré des amitiés et des solidarités internationales, puissent susciter de nouvelles idées et s’enrichir de nouveaux partages.



À qui profite « la guerre au crime » ? Gestion (para)étatique des marchés des drogues et contre-révolution sécuritaire par Mathieu Rigouste

Les grandes puissances impérialistes et leurs sous-traitants mènent à l’intérieur de leurs frontières ce que leurs médias appellent des « guerres à la drogue et à la criminalité ». Dans les cités, les ghettos, les favelas et les bidonvilles du monde entier, les habitant.e.s font en réalité face à des guerres policières contre-insurrectionnelles et permanentes. L’industrialisation de ce processus a commencé aux États-Unis dans les années 1960. C’est là qu’à la même époque, les mouvements révolutionnaires noirs et portoricains se sont organisés en premier pour lutter, par eux-mêmes, contre les ravages de la came et attaquer le système de domination politique, économique et sociale qui la propulse et la déverse. Les révolutionnaires du Black Panther Party For Self-Defense (BPP) ont démontré que la drogue et la criminalité ne sont pas plus des fatalités que la pauvreté. Et qu’elles font partie intégrante d’un système organisé par les classes dominantes pour produire une nouvelle forme d’esclavage confinant au génocide.

C’est ce qu’explique Michael « Cetewayo » Tabor dans « Capitalisme + Came = Génocide ». Né à Harlem (New York) le 13 décembre 1946, il a grandi dans une cité ravagée par la came et son trafic. Étudiant et basketteur talentueux, il devient dépendant à l’héroïne à l’âge de 13 ans. L’autobiographie de Malcom X bouleverse sa « vision de la vie » et notamment du système d’oppression raciste et capitaliste. Il réussit à vaincre l’addiction à 18 ans et, en ayant observé tous les rouages de ce « capitalisme illégal », il s’engage complètement dans le mouvement révolutionnaire, en particulier dans la lutte pour libérer la communauté noire de cette « peste ».

Il adhère au Black Panther Party à l’automne 1968, juste après l’ouverture du bureau du BPP à New York et choisit « Cetewayo » comme nom de guerre, en hommage à un roi guerrier zoulou du 19 e siècle. Sa réflexion sur la drogue comme stratégie dedéstabilisation des « colonies noires de Babylone » et du mouvement révolutionnaire noir s’est construite aux côtés du BPP et des Young Lords [1] . Il collabore au programme de petits-déjeuners gratuits organisé par les Panthères pour nourrir les enfants noirs et devient professeur d’éducation politique dans l’école de libération des Black Panthers destinée aux enfants des ghettos. Il devient capitaine du service de sécurité du parti dans le Bronx sous la direction de Lumumba Shakur. Autodidacte, il est vite reconnu comme un historien et un théoricien politique important. Il rejoint les cadres dirigeants de la section de New York et y assure la direction du ministère de l’information.

Dès sa fondation en 1966 à Oakland (Californie), le BPP devient la cible principale du CointelPro (Counter-intelligence Program) [2] . Cette doctrine de contre-insurrection fondée en 1956 désigne les mouvements communistes et révolutionnaires comme des « ennemis intérieurs », des virus dont il faudrait purger l’Empire. Le CointelPro a été rénové à travers l’importation des méthodes de guerre coloniale française en Indochine et en Algérie. La doctrine française de guerre (contre-)révolutionnaire (DGR) consiste à militariser le pouvoir et la société en industrialisant la terreur d’État contre des populations civiles. Son modèle d’application en ville (le Dispositif de Protection Urbain DPU dit « bataille d’Alger » expérimenté en 1957) a été diffusé dans les armées du bloc impérialiste occidental dès 1958. Le FBI s’en est approprié certains éléments pour rénover le CointelPro et l’appliquer contre le BPP en chargeant des unités de police spécialisées de surveiller et ficher, réprimer, tromper, infiltrer, diviser, enfermer et abattre les cadres et les militants influents du BPP.

Cetewayo fait partie des 21 Panthères arrêtées en avril 1969 à New York qui formeront le Panther 21, groupe qui joue un rôle fondamental dans la lutte interne contre la bureaucratisation du parti et dans la construction de la Black Liberation Army [3]. Parmi eux figurait Afeni Shakur, la mère de 2Pac [4] . Les 12 premiers membres sont arrêtés le 2 avril 1969 lors d’un raid policier mené par le procureur de Manhattan Frank S. Hogan. Cette opération marque le début d’une longue campagne de criminalisation des luttes contre la domination policière à New York et de dissimulation du rôle de la police sur le marché de la came. Les neuf autres sont interpellés peu après. Treize d’entre eux sont inculpés et jugés pour « association de malfaiteurs en vue de commettre des actes de terrorisme », ils sont accusés d’avoir voulu commettre des « attentats » contre quatre commissariats, cinq grands magasins, des établissements scolaires et la Statue de la Liberté, ainsi que d’avoir planifié des assassinats de policiers [5] . C’est l’un des actes fondateurs du CointelPro, avec l’assassinat de Fred Hampton quelques mois plus tard en décembre 1969. En trois ans, des dizaines de Panthers furent ainsi persécuté.e.s, brutalisé.e.s, emprisonné.e.s, poussé.e.s à l’exil ou tué.e.s.

Le FBI dut alors faire face à un renforcement de l’activité des militants révolutionnaires noirs en prison. C’est dans ce cadre qu’il établit Prisact, son « programme de surveillance des activistes en prison », le premier protocole fédéral chargé d’identifier les affiliations politiques et religieuses des prisonniers et de les neutraliser. Prisact permit d’expérimenter de nouvelles techniques de modification du comportement, de torture psychologique, le développement de l’isolement carcéral et des unités spéciales militaro-policières d’intervention en prison [6] .

L’enfermement de masse constitue un dispositif de contre- révolution fondamental. Il s’agit d’industrialiser l’extermination sociale et physique des peuples qui menacent l’impérialisme. « La guerre à la drogue » s’articule directement avec l’industrialisation sécuritaire des prisons et des camps d’internement.

Pendant neuf mois, les inculpés du BPP new-yorkais furent soumis à une lumière allumée 24h/24, privés d’accès à des livres ou journaux de l’extérieur et interdits de communication avec les autres prisonniers [7]. Cetewayo écrit « Capitalisme + came = génocide » durant cette détention provisoire. Cet article initialement écrit pour le journal du Black Panther Party est si bien reçu qu’il est transformé en brochure et diffusé dans tous les États-Unis puis internationalement.

Cette brochure est devenue la plate-forme du Lincoln Detox, le « programme anti-drogue du peuple » des Young Lords, qui prirent dans ce cadre, avec le BPP et d’autres groupes, la direction de l’hôpital Lincoln le 10 novembre 1970 pour mettre en pratique les analyses de Cetewayo [8] .

Libéré sous caution, « Cet » comme il était appelé affectueusement, passe durant la période du procès, l’essentiel de son temps à collecter des fonds pour ses camarades emprisonnés. Après deux ans de procédure judiciaire et des centaines de manifestations populaires, tous les accusés sont finalement acquittés [9] .

Le CointelPro réussit à instrumentaliser les divisions du BPP entre la « West Coast » et la « East Coast ». L’assassinat de Robert Webb, un Panther abattu à Harlem lors d’une attaque des Panthers de la West Coast manipulés par le CointelPro ainsi que l’infiltration de la section new-yorkaise par le BOSSI, une unité de renseignement de la police [10] , réussissent à déstabiliser le groupe par des menaces de mort, réelles ou fictives. Cetewayo, convaincu d’être ciblé, se réfugie à Alger en février 1971, avec son épouse Connie Matthews, qui fut la coordinatrice internationale du Parti. Ils y rejoignent la section internationale du BPP en exil dirigée par Eldridge Cleaver. Cetewayo quitte l’Algérie pour la Zambie après la chute du BPP en 1972. Il se remarie avec une femme zambienne et ne reviendra plus aux États-Unis. Il a continué à écrire et faire de la radio, jusqu’à sa mort de maladie à Lusaka (Zambie) le 17 octobre 2010. Comme le rapporte Mumia Abu Jamal, il laisse le souvenir d’un militant très apprécié par les bases du Black Panther Party [11] .

Aux États-Unis comme ailleurs, le pouvoir impérial n’a jamais eu aucun complexe à briser par tous les moyens la résistance et la vie des populations occupées. « Combien de communautés et de tribus d’Amérindiens ont-elles été dévastées après l’introduction de l’alcool dans leur régime alimentaire par les Européens ? » s’interroge Mumia Abu-Jamal depuis le couloir de la mort [12] .

Les Empires britannique et français ont mis en place des systèmes équivalents en Asie du Sud-Est à la fin du 19 e siècle. Pour financer la colonisation et réprimer les colonisé.e.s, l’État français a ainsi vendu des tonnes d’opium légalement durant près de 70 ans. Peu consommé jusque-là par les populations de Cochinchine (Sud Vietnam), l’Empire français a industrialisé ce marché en établissant une Régie d’opium. Alors que des officiers coloniaux commençaient à importer ce marché en métropole, des lobbys puritains ont obtenu l’interdiction de la vente, de la détention et de la consommation en métropole en 1916 [13] . Mais les lobbys coloniaux ont obtenu que cette interdiction ne touche pas les régies d’opium d’Indochine et d’Océanie ainsi que les régies du Kif (haschich) du Maroc et de Tunisie. C’est d’ailleurs un pilier de ce lobby, le ministre des Colonies Albert Sarraut, ancien gouverneur d’Indochine, qui lança la croisade contre les fumeurs indigènes lorsqu’il devint ministre de l’intérieur [14] .

La Seconde Guerre mondiale perturba les réseaux turcs et chinois d’approvisionnement de ce gigantesque trafic d’État. L’administration française décida alors de faire produire industriellement l’opium par les cultivateurs traditionnels des hauts plateaux du Laos, créant ainsi une classe de supplétifs colonisés enrichis par le commerce de la drogue. Mais il fallut opacifier ce système dénoncé par le mouvement anticolonialiste. La Régie d’opium fut fermée en 1946, les fumeries furent simplement renommées « centres de désintoxication » et un capitalisme paralégal fut mis en place durant la guerre d’Indochine. Les services secrets du SDECE [15] organisèrent l’opération « X » visant à relancer officieusement la production et le commerce de l’opium. Le trafic permettait de mettre en place des réseaux de collaborateurs et de réactionnaires locaux, de mettre en esclavage toxique les colonisé.e.s et de financer des unités spéciales et leurs actions de terreur d’État [16] . Faire de la diffusion des drogues une arme est l’un des dispositifs les plus secrets des doctrines de contre-insurrection. Roger Trinquier, l’un des fondateurs du modèle français en Indochine, en avait fait un dispositif officieux de la « guerre moderne » [17] qu’il contribua ensuite, avec d’autres « contre- subversifs », à transmettre aux états-majors militaires des États-Unis et des États sous-traitants l’impérialisme occidental en Amérique du Sud et en Afrique. En une quinzaine d’années, l’État français posa les bases du futur triangle d’or de l’opium en Asie du Sud-Est [18] . Ce circuit militaire et colonial de financement occulte a perduré jusqu’au départ des États-Unis du Viet-Nam en 1975.

La contre-insurrection a constitué la matrice du système sécuritaire, en France [19] comme aux États-Unis où le CointelPro a servi de base à l’édification de la homeland security et du Patriot Act, comme l’explique Ashanti Alston, ancien membre de la Black Liberation Army devenu « Anarchist Panther » [20]. Des réseaux militaro-policiers, et politico-mafieux se sont ainsi organisés au cœur des grandes puissances impérialistes pour industrialiser des trafics de drogue para-légaux en même temps que « la guerre à la drogue », c’est-à- dire la guerre aux classes et aux quartiers populaires. L’organisation para-étatique du marché de la cocaïne entre la Colombie et les États-Unis en est un autre dérivé. Et si cette histoire n’est pas encore écrite pour le cas français, nous avons tout de même des pistes.

Avec la fin de l’Empire, les services français ont cherché à créer de nouveaux débouchés pour les productions gigantesques de pavot. Les milieux du banditisme et de l’extrême droite corses et marseillais, dont ils étaient membres pour certains, ont permis d’organiser la « french connection » : un réseau d’importation et de transformation d’héroïne dans des laboratoires marseillais puis d’exportation pour alimenter les marchés français et nord-américains [21] . Parmi les acteurs importants de cette french connection, on trouve des membres du SAC, la milice para-policière de l’État gaullien formée de truands d’extrême droite, chargée d’actions commandos illégales et financée par des trafics d’armes et de drogues. C’est l’entreprise Pernod- Ricard qui servit de couverture à ce trafic international, dont le n°2, chargé de l’export international, n’était autre que Charles Pasqua, l’un des fondateurs du SAC, entré en 1952 dans le « clan Ricard ». Dès 1972, Il est soupçonné d’être à la tête de la french connection par le quotidien new-yorkais Newsday qui publie une série d’articles intitulés « The heroïn trails » et dont les archives disparaissent en 1994. Charles Pasqua est aussi accusé d’avoir été à la tête d’un trafic international de haschich à travers sa collaboration avec le pouvoir royal au Maroc [22] . Il devient député puis sénateur et enfin conseiller général des Hauts-de-Seine quelques années plus tard. La came se répand dans les quartiers populaires de France à mesure que le capitalisme sécuritaire se développe et que les révoltes s’amplifient. Pasqua devient ministre de l’Intérieur en 1986-88 puis en 1993-1995 et joue un rôle fondamental dans l’institution et l’industrialisation d’une « guerre à la drogue et à la criminalité » dans les quartiers populaires de France. Au début des années 1990, l’héroïne est devenue la première cause de mortalité des moins de trente ans en Île-de-France [23].

C’est une histoire qui reste à écrire mais toutes les pistes convergent vers une même hypothèse : l’organisation para-étatique et industrielle de trafics de drogues connectée aux gigantesques marchés des armes et de la sécurité qui prolifèrent à travers la « guerre à la drogue et à la criminalité ».

« La police ne peut résoudre le problème. Car elle fait partie du problème » écrit Cetewayo. Et les institutions du système impérialiste ne peuvent résoudre les problèmes sociaux, économiques et politiques que nous subissons parce qu’elles les fabriquent et s’en nourrissent. « Cet » explique que « la guerre à la drogue » est bien une doctrine de contre-révolution, qu’elle est chargée de maintenir et de renforcer la domination, l’exploitation et la ségrégation des couches les plus opprimées du prolétariat. Ces champs de bataille s’articulent aux nouvelles campagnes de guerres coloniales menées à l’extérieur pour assurer la restructuration néolibérale et sécuritaire du capitalisme.

Plutôt que de collaborer avec cette société, Cetewayo montre qu’il faut s’en débarrasser pour construire un autre monde, libéré de toutes les dominations, et que cela passe par l’auto-organisation révolutionnaire des opprimé.e.s.



Retrouvez la brochure complète imprimable ici :

Traduit par les Éditions Premiers Matins de Novembre et le Collectif Angles Morts
pmneditions@gmail.com + anglesmorts@gmail.com

« Capitalism plus dope equals genocide », 1969

Edition méxicaine : planetaria@riseup.net
http://www.bboykonsian.com/palante/Capitalismo-Droga-Genocidio_a36.html

Des éditions dans d’autres langues et d’autres pays sont en discussion. N’hésitez pas à nous contacter.

Illustrations de couverture et d’intérieur : Helios Figuerola Garcia h@putsh.one

Notes :

[1Comparable au BPP, la Young Lords Organization (YLO) est un mouvement révolutionnaire anticapitaliste et antiraciste, formé à Chicago et New York, majoritairement par la communauté portoricaine. Fondés par d’anciens membres de gangs influencés par la rencontre de Black Panthers en prison, les Young Lords ont eux aussi organisé des structures de santé, d’éducation et d’alimentation populaires et révolutionnaires. À New York, les cadres dirigeants de l’organisation ont impulsé des luttes pour les droits des femmes et des homosexuels des ghettos.

[2Ward Churchill, Jim Vander Wall, The COINTELPRO Papers : documents from the FBI’s secret wars against dissent, Boston, South end press, 2002.

[3Suite à leur lettre critique vis-à-vis de la direction du parti publiée en janvier 1971, les 21 sont exclus unilatéralement par Huey Newton quelques jours plus tard.

[4Dans sa chanson « White Man’z World », 2pac Shakur appelait à la libération des prisonniers politiques et au retour des exilés comme Michael Cetewayo Tabor et Donald Cox.

[5Les « preuves » réunies contre eux sont des déclarations de 3 policiers infiltrés qui les auraient entendus préparer ces actes et un « informateur » dont on apprendra qu’il était psychiatrisé pour mythomanie.

[6Dhoruba Bin-Wahad, Narrative on the dimensions of racist, political repression and religious vilification of national minorities in the united states, Joy James (éd.), Warfare in the American Homeland : Policing and Prison in a Penal Democracy, Durham et Londres, Duke University Press, 2007.

[7Black Panthers In and On Science, New Scientist, 15 février 1973.

[8Installée dans le sud du Bronx, cette clinique délivrait des soins dans une approche globale de santé communautaire ainsi que des cours d’éducation politique expliquant aux patients les responsabilités du système capitaliste raciste dans leurs conditions de vie.

[9Quelques jours plus tard, le 19 mai 1971, la Black Liberation Army revendiqua une tentative d’assassinat contre les deux policiers protégeant le domicile du procureur Hogan. Akinyele Omowale Umoja, Repression Breeds Resistance. The Black Liberation Army and the Legacy of the Black Panther Party, in Kathleen Cleaver, George N. Katsiaficas (éd.), Liberation, imagination, and the Black Panther Party : a new look at the Panthers and their legacy, New York, Routledge, 2001.

[1025th Ann. of Panther 21 Acquittal : Program in NYC, avril 1996.

[11Communiqué de Mumia Abu-Jamal, 17 mars 2011.

[12Mumia Abu-Jamal, En Direct du couloir de la mort, Paris, La Découverte, 1999.

[13De telles logiques s’observent dès le 16 e siècle à la suite de la colonisation de l’Amérique. Dans les Andes par exemple, l’accaparement des feuilles de coca par les Espagnols leur a permis de faire travailler les Indiens dans les mines de Potosí. L’usage de la feuille sacrée, qui était encadré et limité par des rites, a ainsi été considérablement étendu auprès des indigènes afin de servir les intérêts des Espagnols. Ces derniers, pourtant, ont toujours prohibé la consommation de cette même feuille par les Blancs. L’introduction des eaux-de-vie (aguardientes) a constitué, notamment à partir du 17e siècle, un autre moyen de la domination espagnole. La consommation de ces boissons fortement alcoolisées, et nocives, permettait en effet de faire supporter les duretés du travail et d’affaiblir les Indiens et les Noirs. De plus, leur vendre ces boissons distillées permettait aux Espagnols d’écouler la surproduction de sucre ou de vin.

[14Arnaud Aubron, Drogues Store. Dictionnaire rock, historique et politique des drogues, Paris, Don Quichotte, 2012, p284.

[15Service de Documentation Extérieure et de Contre-Espionnage.

[16Alfred W. McCoy, La Politique de l’héroïne. L’implication de la CIA dans le trafic des drogues, Paris, Éditions du Lézard, 1999.

[17Roger Trinquier, La Guerre moderne, Paris, Table Ronde, 1961.

[18La Politique de l’héroïne., op. cit.

[19Mathieu Rigouste, L’Ennemi intérieur. La généalogie coloniale et militaire de l’ordre sécuritaire dans la France contemporaine, Paris, La Découverte, 2009.

[21La Politique de l’héroïne., op. cit.

[22François-Xavier Verschave, La Françafrique. Le plus long scandale de la République, Paris, Stock, 2003.

[23Drogues Store, op. cit., p. 221.

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