Chasse à l’homme dans les Alpes : Mathew Blessing, migrante de 21 ans, retrouvée noyée

Les (gardes) frontières ont encore tué dans les Alpes, elle est tombée en pleine nuit dans la Durance en pleine débâcle... c’était la semaine dernière, ni oubli, ni pardon !

Comme l’association Tous migrants (ex Pas En 
Notre Nom Briançon) nous l’apprend dans un long et détaillé communiqué de presse :

Lundi 7 mai, aux alentours de 5h du matin, un groupe composé de trois personnes étrangères, dont deux hommes et une jeune femme, marchaient en suivant la nationale 94 en direction de Briançon. La jeune femme marchait difficilement du fait de douleurs aux jambes et était souvent aidée par les deux jeunes hommes. À la hauteur du hameau de La Vachette, 5 policiers dissimulés dans les fourrés ont surgis brusquement sur la route nationale en allumant des torches électriques et en criant « police, police ». Les 3 personnes étrangères se sont alors enfuies à travers champ en direction du village où elles se sont dispersées, poursuivies par les policiers. L’un des deux hommes est interpellé vers l’Eglise. Les policiers sillonnent ensuite le village pendant plusieurs heures. La jeune femme ne donne plus aucune nouvelle d’elle depuis ce jour. En toutes hypothèses, les 5 policiers sont les dernières personnes à avoir vu vivante la jeune femme disparue. Mercredi 9 mai, le corps d’une jeune femme est retrouvée dans la Durance une dizaine de kilomètres plus en aval.

La jeune femme disparue depuis lundi 7 mai s’appelle Mathew BLESSING. Elle est âgée de 21 ans et de nationalité nigériane.

(...)

Rage against the borders !

L’association indique « ne cesse[r] de dénoncer, notamment dans nos communiqués et alertes, les pratiques policières reposant sur des guets-apens et des courses poursuites. » et pointe différents éléments répréhensibles pénalement tels que la « (...) mise en danger délibéré de la vie d’autrui (...) l’homicide involontaire par imprudence, négligence, ou manquement à une obligation de sécurité (...) violence[s] volontaire[s] ayant entrainé la mort sans intention de la donner (...), non-assistance à personne en danger (...), discrimination d’une personne en raison de son [apparence] physique (...) » .

Down by law !

Pour exacts que peuvent être ces faits (et leur(s) qualification(s)) il est douteux d’écrire que « Ces pratiques révoltantes, désavouées par nombre de policiers et gendarmes eux-mêmes (...) » : il n’y a eu aucun dénonciation à titre syndical, aucune interview dans la presse, aucune invocation du droit de retrait et évidemment encore moins de démissions de la part desdits fonctionnaires d’ailleurs très zélés et très bien payés ! Ces mêmes fonctionnaires ont d’ailleurs été ultra accommodant avec les néofascistes de Défend Europe lors de leur WE à la neige à plus de 30k€ qui n’a évidemment donné lieu à aucune répression et encore moins de poursuites. Les bleus ont le même mode uniforme de traitement de la détresse humaine que l’assistante de régulation médicale du SAMU de Strasbourg qui laisse sciemment mourir une jeune maman de 22 ans en s’en moquant ouvertement et grassement.

Et si invoquer dans la suite du communiqué le Code de la Sécurité Intérieur n’étonnera personne de la part d’un « mouvement citoyen » ; l’idéologie citoyenniste n’interdit pas de constater que « l’Etat opprime et la loi triche (...) le droit du pauvre est un mot creux » ! Quant à revendiquer « le rétablissement de l’Etat de Droit » c’est refuser de constater que « nul devoir ne s’impose au riche » car l’Etat et le Droit c’est lui...
De l’air, de l’air, ouvrez les frontières !

Lu sur Vallées en lutte

La frontière tue

elle s’appelait
elle s’appelle elle s’appellera

silence

parfois il vaut mieux le silence
que de parler à travers ou au travers
d’appeler au calme
de parler au nom

la frontière
les papiers
ses agents armés
la traque
la peur
la rivière
la mort

fascistes État le travail est le même
l’histoire sait

administration
uniforme
banal

expulsions
déportations
colonisation

la terreur c’est l’État
la Justice son sacre

balland bigot macron collomb
ce sont eux que la rivière devrait emporter
ça ne suffira pas

soyons la crue et non la berge
soyons les sources qui percent la roche
que nos larmes forment un torrent de rage

elle est morte en passant par la montagne
tuée par la frontière
et ceux qui la défende

ne confondons pas le torrent
et ceux qui nous poussent
à l’eau

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