Nous pourrions raconter les événements point par point, mais d’autres le feront avec plus de détail. De nombreuses vidéos ont été prises, montrant bien le SO de la CGT, inquier de voir tous ces jeunes les suivre pour sortir de la nasse dans laquelle on les avait placés, tourner le dos à la police, faire face à la foule dans une attitude vindicative, nous gazer, sortir les battes et les tasers et nous dire "allez venez, bande de pédés".
On nous dit qu’un jet de canette aurait provoqué la réaction du service d’ordre. Nous ne sommes pas, collectivement, responsables de cet acte, qu’il ait existé ou non. C’est un prétexte ridicule, souvent utilisé par la police pour justifier ses charges sur les manifestants. Le service d’ordre a bie reçu l’ordre du secrétaire de l’Union Départementale de "sortir les battes", et s’est retourné sur tous les manifestants.
Depuis deux mois, nous sommes réprimés à chaque manif. Depuis deux semaines, fouillés avant les manifestations. Depuis une semaine, nassés ou interdits de rassemblement.
Le SO CGT, lui, peut se permettre d’arriver en cortège avec des battes de base-ball, des gazeuses familiales, des tasers. A qui était destiné tout cet arsenal ? Sûrement pas à protéger les syndiqués de la répression policière : il fait remonter à des décennies pour voir le SO CGT s’affronter aux forces de l’ordre dans une manifestation marseillaise. C’est donc contre une partie du cortège, pour diviser, que tout cela est mis en place.
Trève de victimisation. Tout le monde va bien, et la situation était globalement maîtrisée. nous avons surtout eu peur pour la vingtaine de membres du SO hors de contrôle, haranguée par Olivier Mateu, secrétaire de l’Union Départementale, s’en prenant à 300 jeunes, très majoritairement lycéens et pleins de bonne humeur. La question étant ici de comprendre si cet homme est sérieusement le représentant responsable de la CGT dans les Bouches-du-Rhône.
Nous saluons la pédagogie des camarades lycéens face à leurs agresseurs. ils n’ont pas fait preuve de tant de mansuétude face à la BAC le 28 avril lorsque celle-ci a tenté de nous empêcher d’accéder à la gare St-Charles. Preuve s’il en est que personne n’avait l’intention de s’en prendre au SO de la CGT. On a d’autres chats à fouetter.
Nous réaffirmons notre solidarité avec tous les militants sincères et désireux de se battre contre la loi El Khomri, et le monde qu’elle porte. nous ne nous trompons pas d’ennemi : le patronat, qui compte bien sur la baisse de nos salaires pour sortir de la crise économique. Mais nous ne laisserons pas la police nous empêcher de nous organiser. Tout comme nous ne laisserons par les bureaucraties et les partis, leurs bureaucrates et leurs milices nous apprendre à lutter.
Face à des pratiques qui ne servent qu’à la division, nous réaffirmons notre volonté, à 13 en lutte, de nous organiser pour la grève, et de briser les barrières que nous imposent le travail. Ce n’est que dans la lutte que nous pouvons être forts.
Aussi, c’est vers les travailleurs et les travailleuses de tout Marseille, syndiqués ou non de toutes les entreprises de la région que nous nous tournons : le 17 mai doit être le début d’une large grève générale et reconductible. Nous les invitons à venir discuter avec nous ce dimanche, à 15 heures à la Plaine, pour parler de manière pratique de l’organisation de la grève, à nous coordonner pour mener des blocages, des piquets, à utiliser ce moment pour aller mobiliser ceux et celles qui n’en seront pas encore là/