Communiqué et retrancription d’un interview d’un détenu du CRA de Sète

Communiqué et retranscription d’une interview d’un détenu en grève de la faim depuis le 10 mai au CRA (centre de rétention administrative) de Sète.

-Interview du 12 mai, à retrouver sur l’émission La courte échelle-

https://www.vodio.fr/vodiotheque/i/18654/la-courte-echelle-du-12-05-24/

" [Il y a eu une évasion dans la nuit du 10 au 11 mai. Les médias on dit, comme d’habitudes, n’importe quoi sur les raisons de l’évasions]*. On est plus que 8 personnes maintenant dans le CRA. Ils se sont échapés parcequ’il y avait maltraitance ici. Il n’y a pas de médecin, on mange pas bien, il n’y a pas d’eau chaude, ils [les maton.ne.s] ne respectent pas. On a fait une grève de la faim une fois pendant 2 jours. Parcequ’un policier il a renversé une poubelle sur notre matelas. On a fait une grève et la police est venue, ils nous ont obligés à manger. Et là, le jours où les autres se sont évadés ils nous ont fait la misère, de plus en plus. Ils nous ont fait la misère là.
On est pas des criminels, il n’y a pas que des gens qui viennent de prison ici. Il y a des gens venus de dehors aussi, un simple contrôle et ils le ramène ici au CRA. Ils disent [les médias] que l’ont a un passif lourd mais c’est pas vrai ça. On est des êtres humain. On a pas de papiers, on veux vivre nous aussi. Ils nous enferme ici 3 mois pour les papiers, tout ça tu sais c’est un peu dure. Tu sais ici au CRA ils [les maton.ne.s] ferment quand ils veulent et ouvrent quand ils veulent, c’est dure comme la prison. Le centre il est inhabitable, il y a des odeurs qui sortent de partout, la nourriture elle est pourrie. On demande le médecin et ici pour voir le médecin il faut 1 mois. Moi il m’a donné un test pour le coeur, et comme je dois rester attaché [avec l’appareil pour le coeur pour faire un contrôle cardiaque] pendant 24h, ils m’ont dit que c’était impossible de rentrer avec ici.
Il y en a plusieurs qui font encore la grève de la faim ici.
J’aimerais bien qu’on nous vois comme des humains, comme eux, comme tout le monde. On aimerait vivre, on a des vies. Chacun d’entre nous a une vie, a des enfants, un travail. S’il n’a pas de travail il a une vie. Vivre. Tu ne peux pas vivre là. Enfermé là dans ce CRA, il n’y a rien à faire et en plus de ça ils te font la misère.

* : ajout de la redac’ pour donner le contexte de l’interview.

-Communiqué du 14 mai. Ici il interpelle par rapport à la répression qui a suivi les évasions récentes 10-11 mai, et le sort de sa fille à l’extérieur, actuellement au foyer-

" Je fais une grève de la faim par rapport à ma situation, et celle de ma fille qui est placée au foyer. Malgré les démarches que j’ai faits pour montrer que j’ai la garde, ils m’ont donné une obligation de quitter le territoire.
En plus, le médecin m’a prescrit un test cardiaque important, mais il n’est pas possible de faire dans le CRA.
Ici c’est la misère de plus en plus depuis les évasions. La police ne nous respecte pas et nos droits ne sont pas respectés .
C’est pour ça que depuis 9 jours je fais une grève de la faim, et je continuerai jusqu’à trouver une solution à mes problèmes. "

 !!! Le 25 mai, quelques heures après avoir publié l’article on apprend que le détenu a été libéré, sous OQTF. Malgrès tout, bon vent à lui et courage !!!

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