En réponse aux violences policières qui se sont exercées lors des différentes manifestations au niveau national et ici à Marseille : Noailles, la Plaine, les gilets jaunes, les lycéen.nes ; des militant.e.s s’organisent pour prendre en charge et dénoncer la mise en danger des manifestant.es et de la population par les forces de l’ordre et leurs commanditaires. La peur est un outil de répression. Un tel niveau de violence atteste d’une stratégie d’intimidation volontaire et récurrente, exécutée par les forces de l’ordre avec pour but de décourager les manifestant.e.s.
Le caractère massif de cette répression ne permet pas d’établir un relevé exhaustif des personnes blessées, choquées physiquement ou psychologiquement ce jour. Toutefois le recensement opéré par le collectif streetmédic permet de prendre une mesure du degré de la violence employée pour réprimer la manifestation :
Tout d’abord, la répression d’État a causé la mort de Zineb Redouane, âgée de 80 ans. Elle est décédée au bloc opératoire le 2 décembre des suites des blessures d’une bombe lacrymogène reçue au visage, lors de la manifestation de la veille, alors qu’elle était dans son appartement au 4ème étage.
Sur la Canebière une autre personne a reçu une grenade lacrymogène sur le front juste au dessus de l’œil droit, avec une commotion entraînant son évacuation immédiate vers un hôpital.
Tout au long de la manifestation, un nombre incalculable de personnes souffrant d’intoxication par les gaz lacrymogènes : plusieurs suffocations allant jusqu’aux malaises, dont deux prises en charge par les pompiers. Une femme enceinte de huit mois avenue Roosevelt et sur Gambetta, une femme d’une soixantaine d’année en état de choc (désorientée et difficulté à respirer). Toujours en conséquence du gazage intempestif, on a également recensé plusieurs crises d’asthmes, une chute ayant entraîné une fracture du doigt, de nombreuses personnes affolées et une quantité inchiffrable de sérum physiologique administré en rinçage oculaire.
Une personne a reçu un flashball au niveau de l’abdomen avec l’apparition immédiate d’un hématome sous-costal important.
Une personne a reçu un « projectile » non-identifié des forces de l’ordre au bras, avec hématome immédiatement visible.
Une personne s’est fait arracher l’ongle du gros orteil.
Trois personnes ont présenté des plaies du scalp dont une reçue par une matraque télescopique qui a nécessite la réalisation de trois points de suture à l’hôpital.
Une personne a été assourdie par l’explosion à proximité de son visage d’une grenade GLIF4.
Voilà un bilan non exhaustif des prises en charge de violences policières dont nous avons eu connaissance. Les blessures causées par les forces de l’ordre lors des événements de ce samedi 8 décembre sont actuellement entrain d’être recensées. Un communiqué sera publié prochainement. Un quotidien local publiait ce matin que l’on comptait "7 blessés légers dont 5 emmenés aux urgences, dont les blessures étaient causées essentiellement par des projectiles". Nous pouvons d’or et déjà affirmer, au vue des témoignages et des prises en soin effectués le 8.12, que ces informations sont fausses. Elles invisibilisent la réelle ampleur des violences perpétuées par les forces de l’ordre à l’encontre des manifestant.es comme de la population.
Street-medics : ni sauveuses ni sauveteurs, mais des manifestant.es qui se préfèrent debout qu’à genou. La solidarité est notre arme.