Communiqué sur le Charivari du 26 novembre 2022 et la semaine d’actions anti-gentrification
Samedi 26 novembre, un charivari anti-gentifrication clôturait de façon festive dans les rues de Marseille une semaine d’actions et d’occupations : contre la hausse des loyers, contre le déplacement de populations qui ne peuvent plus se loger en centre-ville, contre la spéculation et l’invasion touristique pour seuls horizons.
Récupération des cadenas qui envahissent la ville pour les Airbnb et le meublé touristique. Environ 500 cadenas ont été ainsi récupérés et les Airbnb perturbés depuis l’été
Des manifestants avant le départ du Charivari (La Plaine)
La déambulation a été l’occasion de rappeler en boucan et en chants, de La Plaine à Noailles, différentes actions de visibilisation qui ont surgi depuis l’été contre ces phénomènes qui sévissent et dégradent Marseille depuis trop longtemps : Affichage massif, tags, autocollants, le centre-ville a aussi vu se déployer de larges banderoles sur les toits, les balcons, les ponts dénonçant le paradoxe de cette invasion touristique d’un côté et de l’insalubrité récurrente de l’autre.
Affiches rue Bussy l’Indien (Cours Julien)
Une banderole déployée à l’entrée de la Plaine sur la rue Saint Savournin
Le charivari a aussi rendu visite à certains des spéculateurs et profiteurs, comme la conciergerie Airbnb All for Host du Cours Lieutaud et différents commerces branchés (Concept Stores, Fleuriste, brasserie Le Capucin) parfois même implantés en périmètre de réhabilitation prioritaire rue d’Aubagne (Les Nines, L’épicerie idéale, La Mercerie) parmi tant d’autres…
La conciergerie All for Host rebaptisée « Tout pour eux, rien pour les habitants » pendant
et après le passage du Charivari le 26 et 27 novembre
Les occupations éphémères se sont elles aussi multipliés ce samedi pour dénoncer les difficultés croissantes d’accès au logement : des femmes, des personnes racisées, des précaires en 1ère ligne ! D’autres occupations éphémères et actions de rue ont encore martelé l’inaction des pouvoirs publics face à ces conditions indignes de logement (punaises de lit, insalubrité, etc.) en parallèle de l’invasion de services de luxe pour touristes.
Des banderoles encore déployées sur le pont du Cours Lieutaud puis rue de l’Académie
Alors que le Charivari poursuivait gaiment vers le quartier en forte gentrification de La Plaine, aux abords du commissariat de Noailles, la police n’a trouvé rien de plus judicieux que d’attaquer violemment le cortège, CRS d’un côté, BAC de l’autre, d’arrêter trois personnes, prétendument pour la pose d’un autocollant sur un camion de CRS à l’arrêt. Plusieurs blessé.es plus tard, la fête était finie.
Nous rappelons qu’en parallèle, à Marseille comme ailleurs, la répression des occupations de logements vacants et vidés par les Aibrnb ne connaissent pas de limites. Ce lundi 28 novembre, l’examen d’un nauséabond projet de débutait à l’Assemblée Nationale afin de criminaliser comme jamais l’accès au logement et toute volonté de s’y maintenir.
Pendant que certain.e.s propriétaires s’enrichissent en proposant des nuitées à prix d’or en location touristique, la plupart d’entre nous ne peut plus se loger.
Quelle est la priorité ? Laisser partir ou dégager les plus en galère ? Réprimer celles et ceux qui résistent ? Ou contraindre ceux qui spéculent et nous empêchent de nous loger dignement ?
Nous rappelons que la coalition du printemps marseillais, depuis le printemps 2020, a été élue sous la promesse d’un changement, à la tête d’une ville éplorée et endeuillée par les effondrements de la rue d’Aubagne le 5 novembre 2018 et par tant d’années d’insalubrité et d’abandon de la municipalité Gaudin.
Marseille, capitale du mal-logement ou du délogement, on n’en peut plus, on n’en veut plus.
Non à la poursuite des délogements par le péril (évacuation, insalubrité) ou par l’argent (Airbnb, expulsions locatives, hausse des loyers, déménagements contraints)