Compte-rendu de la manif’ de soutien aux migrants

Le samedi 21 novembre, dans le cadre du festival de soutien aux migrants, une manifestation a bravé le froid et l’état d’urgence, pour se rendre jusque devant le centre de rétention du Canet.

Le rendez-vous était donné aux alentours de 17h30 au kiosque du haut de la Canebière pour cette manifestation. Malgré le vent glacial et la présence policière, ce sont au final un peu plus de 300 personnes qui se sont retrouvées pour manifester ensemble contre l’enfermement des migrant-e-s et contre les frontières.

En ces temps d’état d’urgence, il était difficile de prévoir comment allait se dérouler le cortège, voire même s’il allait pouvoir partir du lieu de rassemblement. Mais au contraire de ce qu’il s’est passé le lendemain à Paris, avec 58 comparutions au tribunal et une grosse répression justifiée par l’interdiction de manifestation dans le cadre de l’état d’urgence, la police marseillaise n’a empêché ni le rassemblement, ni le départ de la manifestation.

Une banderole devant ("Les frontières tuent, détruisons-les"), une banderole derrière ("contre tous les nationalismes, refugees welcome") et une troisième sur le côté ("Vos guerres, nos morts. Stop war, not people"), le défilé s’est mis en marche après la lecture du tract en direction du boulevard Longchamp, pour ensuite bifurquer boulevard National, le tout rythmé par une batucada qui a réchauffé le corps et l’esprit à tout le monde.

De très nombreux tracts distribués, quelques chansons et des slogans ont donné une bonne ambiance à cette manifestation, qui a pu contre toute attente se rendre jusque devant les grilles du centre de rétention sans embûche (malgré la présence de quelques flics en civil dans la manifestation, dont certains à qui plusieurs manifestant-e-s ont signalé qu’ils n’avaient rien à y faire, et qui ont fini par partir vexés) et y faire un beau boucan, sans aucun doute entendu à l’intérieur du centre.
Espérons que ce petit geste de solidarité vienne atténuer l’horreur des temps que nous vivons.

De nouveau lecture du tract, encore un peu de batucada et direction le métro pour repartir tou-te-s ensemble. Globalement, les quartiers traversés ont accueilli le passage du cortège avec le sourire, et aucune interpellation n’a été réalisée.

Un bilan très positif pour tous ceux et toutes celles qui ont voulu, ce jour-là, porter un discours clair sur la situation actuelle : les migrant-e-s ne sont pas le problème, ils et elles fuient le même type de violence que celle qui a pu frapper Paris.
Et l’Europe, la grande Europe coloniale et néocoloniale, assassine bien plus de gens que ne l’ont fait les attentats.

Ne collaborons pas avec les services d’expulsion et de triage, assumons que le légal et le juste sont des choses bien différentes, et que l’illégalité de masse peut être une mise en pratique concrète de solidarité contre ce qui nous fait horreur chaque jour et chaque nuit.

Nous le répétons donc, comme cela a été crié dans la manifestation, écrit sur le papier et sur les murs et vécu dans la chaleur des échanges de ces derniers jours :

Nous voulons un monde sans aucune frontière, ni entre les terres, ni entre les gens.

Liberté de circulation pour tou-te-s.

Liberté pour toutes les personnes sous le coup de la répression après les manifestations parisiennes.

PS :

Quelques photos, dont celles que nous avons utilisées dans cet article.

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