Partout sur nos territoires la Smart City révèle son vrai visage : celui d’une mise sous surveillance totale de l’espace urbain à des fins policières. Il y a 3 ans, La Quadrature du Net, association de défense des libertés numériques, lançait l’initiative Technopolice pour recenser et contrer les nouvelles technologies policières dans nos villes. Le collectif Technopolice Marseille commence alors à s’organiser localement à travers des conférences, expositions artistiques, cartographies de caméras et actions de rue contre le dispositif de surveillance local. Quelques mois plus tard un collectif bruxellois lançait Technopolice Belgique. À Belgrade, la campagne Hiljade Kamera (mille caméras) naissait au sein de la Share Foundation, association de défense des droits numériques en Serbie, pour contrer le nouveau projet de la ville de Belgrade d’installer mille caméras dotées d’algorithmes de reconnaissance faciale en partenariat avec Hikvision.
Face à la surveillance totale de l’espace public, il est urgent de se réapproprier les luttes passées et de renforcer celles présentes pour résister et penser nos futurs désirables. De Marseille à Paris, de Bruxelles à Belgrade, de Baltimore à Toulouse, ce festival, à travers des films, des débats et des rencontres avec les acteurices des ces luttes, s’offre comme un lieu de réflexion collective.
Le festival se déroulera du 22 au 24 septembre à Marseille et consistera en des séances de projections de films sur la surveillance des villes et la lutte contre la Technopolice. Les séances seront suivies de discussions croisées avec des chercheureuses, des réalisateurices, les militants et militantes contre la Technopolice, notamment Technopolice Belgique, Technopolice Paris et la Share Foundation, association serbe, qui se bat contre la reconnaissance faciale dans les rues de Belgrade. Au cours du festival vous pourrez participer à une promenade cartographique pour apprendre à repérer les caméras et discuter avec d’autres militants.
Le 24 septembre à 21h30, nous déposerons ensemble la plainte collective contre la Technopolice lancée le 24 mai dernier. Pensez bien à rejoindre la plainte avant cette date !
Le dépôt de la plainte sera suivi d’un concert du groupe de musique marseillais Technopolice et son garage groovy aux accents surf.
Le programme complet
Jeudi 22 septembre : Les caméras nuisent
Videodrome 2, 49 cours Julien, Marseille
18h Accueil
19h30 Projection de All Light, Everywhere
Theo Anthony, 2021, USA, 1h49
All Light, Everywhere est une exploration parallèle de l’histoire partagée des caméras, des armes, de la police et de la justice. Alors que les technologies de surveillance deviennent un élément omniprésent de la vie quotidienne, le film interroge en profondeur cette présence banalisée, en sondant les biais inhérents à la fois à la perception humaine, et à l’objectif de la caméra. Le film explore aussi le développement historique croisé entre armes automatiques et caméras, tout comme son rôle dans la naissance et le développement de la biométrie humaine. En filigrane, on aperçoit également le propre regard du réalisateur dans son travail d’artiste.
Enfin, sur https://alllightexpanded.com/ on trouvera un outil interactif qui donne à voir les documents et les sources d’inspirations de ce documentaire, qui a demandé 5 ans de préparation avant d’être diffusé et primé en octobre 2021 au festival du film indépendant de Sundance.
21h30 Discussions croisées
Le film sera suivi d’un débat croisé entre le collectif Technopolice Marseille et le collectif Matsuda (livre « Abolir la police, Échos des États-Unis » chez Niet Editions).
Vendredi 23 septembre : Feu la surveillance ?
Videodrome 2, 49 cours Julien, Marseille
18h Accueil
20h Projection de Machines in Flames
Andrew Culp & Thomas Dekeyser, 2022, 50mn
Machines in Flames est une exploration cinématographique d’un groupe insaisissable, le CLODO (ou Comité pour la Liquidation Ou le Détournement des Ordinateurs). Au début des années 1980, ce collectif militant revendique des actes incendiaires perpétrés dans les locaux d’entreprises en vue de l’industrie informatique, en particulier dans la région de Toulouse. En retraçant les origines scientifiques, militaires et politiques de l’informatique, le film interroge les stratégies d’opposition à la surveillance et au fichage. Il propose aussi une réflexion originale sur l’obsolescence des dispositifs d’archivage et les enjeux politiques de l’auto-combustion. La projection sera introduite par Félix Tréguer, chercheur et membre de La Quadrature du Net.
21h30 Discussions croisées
Après la projection, une discussion avec les réalisateurs de Machines in Flames est prévue (via visioconférence) avant d’engager un échange avec la salle.
Samedi 24 septembre : Toutes & tous unis contre la Technopolice
Cette journée donne à voir la diversité des actions de résistance contre la surveillance des villes, à Marseille, Bruxelles, Belgrade et ailleurs en France.
Une balade cartographique des dispositifs de surveillance dans l’espace public sera animée par les collectifs Technopolice Marseille et Belgique. La projection de La Bataille de la Plaine mettra en lumière les luttes d’habitantes et habitants pour un espace public fait par et pour elleux. Une session de projection de courts métrages permettra de donner à voir les combats menés à Marseille, à Belgrade, en Belgique et ailleurs en France. Un débat avec les acteurices de ces luttes permettra un temps d’échange et de réflexion collective sur les modes d’actions.
On clôturera cette journée par le dépot festif de plainte.technopolice.fr, suivi par un concert du groupe de musique marseillais Technopolice.
15h Promenade cartographique
En compagnie des collectifs Technopolice Marseille et Technopolice Bruxelles, repérage de l’emplacement des caméras le long de la rue d’Aubagne et du Cours Julien. Départ à 15h de la Dar, Centre social autogéré
127 rue d’Aubagne, Marseille
16h30 Projection de La Bataille de la Plaine
Primitivi, 2021, France, 1h10
Videodrome 2, 49 cours Julien, Marseille
18h Projection de courts métrages
La Dar, Centre social autogéré
127 rue d’Aubagne, Marseille
Superfloukse, Podcast-fiction, Technopolice Belgique, 14mn
Charivari qui rira le dernier, Primitivi, 2012, Marseille, 5mn
Supervision, Primitivi, 2013 , Marseille, 10mn
Les yeux carrés, Louison Assié et Laure Massiet du Biest, 2020, Belgique-Marseille, 19mn
hiljade.kamera, Share Foundation, 2020, Belgrade, 13mn
19h30 Discussions croisées entre Technopolice Marseille, Belgique, Belgrade (Share Foundation) et Paris
21h30 Dépôt festif de la plainte contre la Technopolice
22h Concert TECHNOPOLICE
Originaire de Marseille, à peine la vingtaine, TECHNOPOLICE nous impose un garage groovy aux accents surf. Échauffement du bassin conseillé avant consommation. Le groupe défend une esthétique colorée à travers son premier EP éponyme sortie en Janvier 2022.
A l’occasion du festival, à partir du 16 septembre une exposition Technopolice sera présente à la librairie l’Hydre Aux Mille Têtes au 96 rue Saint Savournin, Marseille. Vous y trouverez également un stand Technopolice avec une sélection de livres autour de la thématique des technologies sécuritaires, de la surveillance et de la critique du techno-solutionnisme.
Et enfin, le vendredi 16 septembre, à partir de 19h à la librairie, aura lieu une rencontre avec des membres de La Quadrature du Net autour du livre Internet et libertés : 15 ans de combat de la Quadrature du Net, aux éditions Vuibert.