Un élu municipal, puis un agent de la police municipale, nous ont demandé d’enlever notre banderole sur laquelle on pouvait lire les doux mots "Nique l’état en urgence, acab". Suite à notre refus d’obtempérer, d es "renforts" de la gendarmerie sont arrivés. Après quelques prises de vues, ces vaillants défenseurs de la République ont souhaité procéder à des prises d’identités afin de procéder à de soi-disant poursuites, et nous ont suivi jusqu’au café du coin. Aucune identité n’a été déclinée.
Contre le délire sécuritaire ! Solidarité dans nos luttes !
Le tract ci-dessous a été distribué à cette occasion...
État d’urgence, État policier
Il n’aura pas fallu attendre longtemps pour comprendre que l’état d’urgence décrété pour trois mois n’allait pas se limiter à protéger la population française contre de nouveaux attentats. C’est une habitude historique, lorsqu’un gouvernement se donne les pleins pouvoirs, il ne tarde jamais à en abuser.
Le week-end après les attentats, une cité de l’Yonne s’est vue punir d’un couvre-feu. Quel rapport avec les attentats de la semaine précédente ? Aucun, seulement la perquisition d’un appartement dont les locataires n’auraient finalement pas été inquiété-e-s par la police.
Quelques jours avant l’ouverture de la COP21, plusieurs assignations à résidence et perquisitions ont visé des militant-e-s proches des milieux zadistes et écologistes, mercredi 25 et jeudi 26 novembre, dans toute la France.
Des flics armés ont terrorisé des centaines de gens sous le drapeau d’une lutte "anti terroriste" qui n’avait rien à voir avec leurs victimes non-armé-e-s.
A Nîmes, les autorités qui gèrent le lycée Dhuoda ont décidé d’annuler la Féria du livre (les 21 et 22 novembre), pour des "raisons sécuritaires". Et le Préfet du Gard a interdit une marche d’Alès à St Hilaire (le 29 novembre) contre une Zone golfique et immobilière de luxe.
Si les différents services de l’État n’ont pas jugé utile de protéger la population en lui interdisant tout rassemblement pour les courses de Noël, la grande manifestation du 29 novembre — censée mettre la pression sur les décideurs réunis lors de la COP21 — est finalement interdite.
Pour notre sécurité, le gouvernement s’arroge le devoir d’autoriser ou d’interdire les rassemblements et manifestations selon ses goûts et impératifs. Pour mieux encore nous protéger, il nous propose six mois d’emprisonnement et une amende de 7.500 euros pour toute déobéissance ! Les grands magasins ce sera oui, la COP21 ce sera non. Cela permet beaucoup de choses un état d’urgence !
De nombreux et nombreuses manifestant-e-s étranger-e-s n’ont pu venir jusqu’à Paris pour les manifs COP21. Hollande se félicite d’avoir bloqué un millier de personnes aux frontières, les assimilant dans sa com’ à des terroristes. Vendredi le 27 novembre, ce sont par exemple des militant-es Bruxellois qui ont été refoulé-es et raccompagné-es manu militari après la prise de leurs identités.
Celles/ceux qui ont tenté de manifester à Paris le 29 novembre ont été bloqué-e-s, attaqué-e-s et gazé-e-s par les forces de l’ord(u)re. La préfecture a annoncé 317 gardes-à-vue.
Nous, les anarchistes cévennols, dénonçons et refusons cet état d’urgence qui interdit la liberté au nom d’une démocratie illusoire. Nous n’acceptons aucun état de répression, aucun état de soumission, aucun état de délire chauvin, aucun état de peur, aucun État policier !
Solidarité avec les camarades arrêté-e-s à Paris ! Vive la liberté !