Malgré la pluie et l’heure matinale, de nombreuses personnes étaient au rendez-vous gare Saint-Charles pour une grosse journée de grève. Les entrées en étaient barricadées et ont tenu une bonne partie de la matinée sans qu’aucun train ne puisse partir. Les usager.ère.s de la gare pouvaient rentrer, les travailleur.euse.s non-grévistes aussi, pas bien nombreux.ses toutefois, puisque le délégué de Sud Rail annonçait 96% de grévistes parmi les cheminot.e.s. Pendant ce temps, d’autres militant.e.s, des étudiant.e.s, des postier.ère.es et des portuaires notamment, sont présent.e.s sur les voies de train.
Quelques photos sont disponibles sur le site de Sud Solidaires. Par ailleurs, un peu partout en France, la grève est elle aussi largement suivie [1], et la SNCF dénonce "une cinquantaine d’exactions, incidents et actes de malveillance" sur les lignes ou les installations, perturbant encore plus un trafic déjà chaotique. A Marseille, c’est une caténaire qui s’est rompue avec le premier TER de la journée, provoquant une grande panne d’électricité, tandis que des câbles d’alimentation sont sectionnés entre Paris et Rouen.
A quelques centaines de mètres de là, devant la faculté de Droit de la Canebière, plusieurs dizaines de personnes bloquaient l’accès à l’établissement depuis un peu avant 8h pour empêcher la tenue des partiels universitaires de sciences sociales délocalisés là par l’administration.
Si les forces de l’ordre étaient restées tranquilles à la gare, elles interviennent cette fois de façon relativement musclée pour débloquer les lieux. Pour tenir le plus longtemps possible, les étudiant.e.s forment une chaîne humaine, de façon à ne pouvoir être exfiltré-e-s qu’un-e à la fois.
NB : On entend dans cette vidéo de l’événement de jeunes antibloqueurs encourager l’action de la police, ce qui est toujours assez pénible à entendre. Mais le son n’apporte ici pas grand chose à l’image.
Assez vite, quelques coups de matraques volent, quelques coups de pieds de la part de la police également, comme on le voit dans la vidéo ci-dessus, et les sprays lacrymogènes au poivre sont aussi de la partie. Petit à petit, les CRS reprennent le terrain et bloquent à leur tour l’accès au bâtiment, empêchant toute intrusion. Au petit matin, c’est à Rennes que les occupant-e-s de la fac avaient été délogé-e-s après plusieurs semaines d’occupation.
Apprenant la nouvelle, un cortège de 150 personnes redescend de la gare occupée pour venir prêter main-forte aux étudiant-e-s délogé-e-s et affirmer leur solidarité. Par ailleurs, l’assemblée du personnel universitaire condamne l’intervention policière et annonce la grève pour les trois jours suivants. Et peu après 9h30, c’est officiel, les partiels sont annulés pour la matinée. Ils le seront finalement pour toute la journée, tout comme à Lyon.
Face à ce résultat, tou.te.s les participant.e.s remontent en cortège en direction de la fac Saint-Charles pour s’y réunir en assemblée générale et décider de la suite à donner.
Aujourd’hui, ce mardi 15 mai, l’administration universitaire a de nouveau délocalisé les partiels, cette fois à Saint-Jérôme. Malgré une nouvelle mobilisation de quelques dizaines de personnes ce matin pour tenter de reproduire l’expérience de la veille, la police était déjà présente et les examens ont bien lieu.