USA, 2016. Le grand ouf à mèche toxique débarque à la tête du pays. Une nouvelle séquence s’ouvre, faite d’émeutes sporadiques sur tout le territoire, et en parallèle, l’institutionnalisation de certains courants d’extrême droite lourdement armés qui ont repris des bases sociales inattendues sur les régions dévastées par la crise, au fin fond des territoires : l’Hin ter land.
Dans ce Nouveau paysage de classe et de conflit aux États-Unis, Phil A. Neel, qui arpente ces régions du grand Ouest, décortique vie sensible des territoires, montages financières et propriétés, tensions ou négociations entre localités et grands bureaux fédéraux pour comprendre l’accordement et le désaccordement de ces milices d’extrême droite et des politisations récentes aux Etats-Unis, jusqu’à l’hinterland proche, ces banlieuses délaissées de la métropolisation où s’entasse une communauté qui n’existe que par son exclusion ou son association matérielle au Capital.
Une plongée au fond du coeur social et économique (derrière les pauvres rengaines idéologiques des démocrates ou républicains), de la dévastation de la Rust Belt, cet arrière-pays délaissé peuplé de batteuses à grains, de fermiers courbés, de forêts et d’extractions en pagaille pour ouvriers venus de tous les coins du monde, jusqu’aux confins des émeutes après la mort de Georges Floyds. Et d’étonnantes similitudes avec des contrées et mouvements moins loin de chez nous.
Traduit par les détonantes éditions Grevis et sorti ce mois-ci, on en discute ce soir avec les éditeurs à Manifesten, à partir de 19h30