IL FAIT FROID ! ON EST CHAUD !
Lille, samedi 14 janvier, place Rihour, 18h, les soldes battent leur plein.
Le bordel de Noël n’est pas encore retombé. La grande roue et les manèges dominent encore la grand place. La foule se presse autour de l’entrée du métro, allant et venant. Mais ces jours de fêtes ont un sale goût pour nombre d’entre nous.
Le 20 décembre, le RAID expulse le squat 32 rue Fontenoy, récemment ouvert par le collectif des Olieux pour héberger les jeunes restant à la rue après l’expulsion du parc.
Le 4 janvier, l’Insoumise fume (voir ici).
Un incendie au premier étage. Pas de gros dégât mais des travaux que nous entendions bien mener à bout par nos propres moyens. Ni une, ni deux... La mairie et la fabrique des quartiers – un promoteur s’étant fait une spécialité de refaire les quartiers populaires pour en virer le populo – se jette sur l’occas’. Des parpaings, des planches, des flics, du gaz lacrymo. Résultat : l’Insou est condamné.
Clairement, la pref et les édiles de la municipalité entendent nous priver de nos lieux, ouverts à la seul force du pied de biche.
C’est donc pour crier notre colère et montrer notre détermination que nous appelions à ce rassemblement, sous le double slogan « Pas de toit, pas de pitié » et « Il fait froid, on est chaud ». Rapidement du monde arrive et l’ambiance commerciale de Rihour cède la place à un rassemblement festif et chaleureux malgré le froid. Un coup de fanfare. De la zique et du vin chaud. Ça discute. Les flics devant le monument aux morts nous surveillent avec leurs habituels postures de cadors testostéronés.
Après une courte prise de parole, on part derrière notre banderole. Manif sauvage !
A 200, on gueule « Tout le monde déteste les huissiers », « Une expulsion, une ouverture », « Première deuxième troisième expulsion. On s’en fout. On squatteras tout ». Des pétards mettent de l’ambiance et effraient quelques chalands. On prend rue neuve, descend rue de Béthune, les magasins fermant leurs rideaux à notre arrivée, les flics au cul. Ils sont bien chauds. Casqués et matraqués. On traverse république. Direction Wazemmes. Rue des postes, Kolb, puis Gambetta.
Là, Bouygues et une banque « populaire » subissent quelques outrages. Les keufs chargent. On se disperse, dans la chaleur des bars du quartier. Pendant deux heures, les chtars tournent, contrôlant tout ce qui leur parait suspect, rentrant même dans les bars. Au final, pas d’arrestation, quelques coups pendant la charge.
Beau rassemblement. Belle sauvage. A bientôt.
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