Avec une trentaine de collectifs de familles de victimes de crimes policiers appelant à la journée internationale contre les violences policières, nous avions pris collectivement nos responsabilités en Mars dernier pour annuler cette journée de manifestations en raison du COVID 19.
Comme à chaque fois, nos efforts et nos mains tendues n’ont pas été compris. Comme à chaque fois, on trouve normal que l’on fasse éternellement des efforts.
La trêve nécessite aussi la trêve de tous et toutes et en premier lieu de nos bourreaux et de leurs complices.
Pas de trêve pour les lois scélérates qui visent à museler notre parole sur les réseaux sociaux.
Pas de trêve pour les projets de lois qui visent à rendre impossible de filmer des violences policières pour un simple quidam.
Pas de trêve pour les fausses expertises, le plus grand scandale du système judiciaire actuel qui attend de détruire l’entourage de sa prochaine victime ...
Les violences policières et les enterrements judiciaires n’ont pas connu de trêve non plus...
Le mépris lié non plus ...
Amnesty International : Violences policières et impunité en France : nous alertons les autorités depuis plus de 10 ans
La trêve a été rompu par nos bourreaux en France. Seul pays au monde, à notre connaissance, qui interdit aujourd’hui les manifestations contre les violences policières alors qu’elle semble se passer plus violemment dans d’autres pays.
Avec d’autres collectifs de familles de crimes policiers nous avons alors tout de m&ec irc ;me manifesté ce samedi pour apporter tout d’abord du soutien médiatique et de la puissance à nos ami-e-s américain-e-s en manifestant symboliquement sous la Tour Eiffel. Nous avons tenu à rappeler que les violences policières et leur impunité sont aussi des réalités françaises.
Que les américains sachent qu’ils ne sont pas seuls, leur combat est aussi notre combat : ils donnent le la à travers le monde.
Notre combat est aussi leur combat : culturellement et idéologiquement la France est regardée, écoutée dans le monde. Nous avons pu constater que nous sommes regardés, étudiés, quand nous sommes allés présenter des documentaires comme le film "Les coups de leurs privilèges" dans d’autres pays.
Nous sommes beaucoup plus forts et beaucoup moins impuissants qu’on ne le pense.
Notre combat enfin est aussi le vôtre et celui de votre entourage :
« Tant que nous considérerons que la loi n’est pas la même pour tout le monde, qu’elle innocente des coupables tout en culpabilisant les victimes et leur entourage, tant que nous penserons qu’une couleur de peau ou un uniforme nous sépare du reste de l’humanité, alors nous ne serons pas heureux. »
Nous sommes heureux de constater que quelque chose se crée. Quelque chose qui nous échappe nous même. L’ancien monde disparaît même s’il reste toujours des "has been" qui resteront des "has been" d’ailleurs pour affirmer sans honte que les violences policières n’existent pas...
Partout en France, nous faisons aussi le constat que c’est la France d’aujourd’hui et de demain dans sa richesse et sa diversité, droite dans ses bottes qui dit "Non" aux injustices et qui a compris que les violences policières et leur impunité sont la partie visible de l’iceberg des injustices.
Cette jeunesse dit aussi "oui" à une fraternité mais pas à une fraternité hypocrite comme celle de ses aïeux ou de celle de ceux qui sont au pouvoir.
Non, cette jeunesse méprise cette hypocrisie ancrée, et elle dit "oui" à une fraternité effective, celle qui cherche plus à se donner les moyens d’être ce qu’elle se revendique être. Celle qui fait ce qu’elle dit et dit ce qu’elle fait.
C’est la conscience du monde qui est dans la rue. C’est le monde de demain qui est dans la rue. Et le monde ancien, celui de l’orgueil et de la lâcheté, celui qui fait que l’on a tous et toutes une boule dans le ventre qui est prête à exploser, ils n’en veulent pas. Il n’en veulent plus.
Quoiqu’il en soit, Mardi 9 juin George Floyd sera enterré aux USA.
A 9h, en France, la chambre d’instruction de Riom doit décider si elle dira aussi "Non" comme sa jeunesse ou si elle la trahira, se trahira. Elle devra en effet décider si elle forcera la juge d’instruction Myriam Fenina à entendre personnellement 3 témoins clés ou si elle accompagnera sa nonchalance et son refus de se donner les moyens d’agir. En un mot si elle fera preuve de lâcheté ou de courage.
On en appelle à toutes les volontés et à toutes les initiatives, à toutes les belles âmes à nous aider à ne pas laisser celle que l’on appelle la "justice" enterrer et dissimuler un énième crime.
ACAT : Affaire Wissam El-Yamni : sept ans après, sa famille toujours dans l’attente de la vérité
Justice et Vérité pour Wissam
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