On n’a pas inventé la poudre : toute période de crise a connu ses mouvements de réquisitions, comme autant d’actes d’autodéfense contre la misère organisée.
Et si Noël est LA grande fête qui génère le plus de profit, n’est-ce pas une occasion en or de venir collecter notre dû ?
Face à la gronde populaire contre la réforme des retraites, le gouvernement - et son nouveau héraut Laurent Pietraszewski (ex-cadre d’Auchan, heureux hasard) - appellent à stopper des luttes pendant la période des fêtes. Décevons-les.
Le capitalisme ne connaît pas de trêve. Le chiffre d’affaires de la grande distribution double d’ailleurs en décembre. Pas de trêve contre le capitalisme : on se sert de nous, servons nous !
Réquisition et blocage
Concrètement, nous appelons à nous servir collectivement et massivement dans les supermarchés pour freiner leur course au profit ... tout en faisant les nôtres, de courses, en imposant nos méga-soldes de fin d’année.
On veut du caviar - en attendant le Grand Soir.
Samedi dernier, à Marseille, une opération caddie gratuit a déjà eu lieu dans les quartiers nord au Merlan : sitôt les gilets enfilés et les premiers slogans clamés au milieu des caisses de Carrefour, ça se rencontre, ça discute, ça bloque, les gens suivent et s’incrustent dans la file : un caddie plein ça le fait. Ça renverse le vieux cadre marchand, tout le monde en sort le rire aux lèvres.
Se faire plaisir sans trop de risques dans une mission réappropriation de supermarché, easy : un fois tous les caddies remplis, on exige de la direction qu’elle nous laisse sortir sans payer. Pour ne mettre personne en danger, il est malin de laisser ouvertes les caisses prioritaires et d’instaurer un blocage festif qui renforcera l’adhésion. Pour la direction, le choix est simple : perdre un chiffre d’affaires monstrueux en laissant les caisses bloquées ou laisser passer les caddies et nous offrir de grands banquets et redistributions en perspective.
Profitons de l’effet de masse et de la volonté de chacun. Offrons nous enfin de belles tablées gratos pour Noël et la fin d’année sans pleurer au moment de passer à la caisse.
Merry Christmas chez vous.
A bas la grande distribution, on veut la redistribution.
Bloquons tous les Carrefours de l’économie.
On demande pas la charité : on se sert.
Tous les moyens de paiement sont inutiles.
Pour un récit d’une journée heureuse au Carrefour du Merlan :