Marche de la colère : foule déterminée et violences policières

Mercredi soir, 10.000 marseillais.es ont manifesté leur colère dans la rue. Les effondrements d’immeubles, l’évacuation de 700 personnes de leur domicile à Noailles, le chantier absurde de la Plaine et le ras-le-bol d’une politique corrompue et méprisante a reconvié l’ensemble des participant.e.s à la marche blanche du samedi passé.

La manifestation était annoncée depuis la Rue d’Aubagne jusqu’au Vieux Port, mais tout le monde savait que le vrai but était d’atteindre la mairie. Tout au long de la marche dense, les slogans "Gaudin assassin", "Gaudin démission", "Marseille debout, soulève toi", "Nous sommes tous des enfants de Marseille", "Gaudin, salaud, Marseille aura ta peau" et "Gaudin dégage" sur l’air de "allez l’OM" fusairent.

Arrivé.e.s à la mairie, celle-ci était protégée par quelques barrières, les silhouettes des policiers se cachant néanmoins derrière le grand bâtiment. Après quelques minutes devant la mairie, quelques personnes commencent à secouer les barrières, à lancer des pétards contre les flics. Durant quelques minutes, ça canarde bien.

A 19h30, première charge des keufs. Ils coupent la foule en deux. Les lacrymos sont balancées devant et aussi bien loin au milieu du cortège qui occupe alors tout le quai. Pendant un instant c’est la panique, certain.e.s sont venu.e.s en famille et doivent fuir les gazs, d’autres tentent de les rebalancer. La stupidité de l’action policière choque la foule qui revient en masse toujours autant bigarée. La détermination des manifestant.e.s s’affirme à travers des chants, des slogans, quelques pétards et une belle solidarité avec les blessés.

La situation va peu à peu se stabiliser entre charges, chants, pleurs et replis. Sur le quai des sapins de noël sont incendiés et la foule chante en coeur "Gaudin, Gaudin, ça sent l’sapin !"

La situation se calme, les flics font un cordons et les gens discutent, jusqu’au moment où, vers 21h, les CRS decident d’évacuer definitivement le port. La charge est alors continue et comme ils bouchent les rue adjacentes et que les gens veulent continuer de gueuler ensemble une manif sauvage s’engage sur la Canebière. Là-bas, la BAC s’illustre une fois de plus en s’en prenant à des personnes isolées faisant d’autres bléssé.e.s. Devant la Soleam et la mairie du 1 / 7 ce sont les gardes mobiles qui joue les chiens de garde. On les salue poliment...

La manif remonte au pas de course la rue Thiers en scandant des slogans et arrivé.e.s sur la Plaine nos cris de loup font flipper les vigiles qui appellent direct les keufs. On secoue le portail et voilà que le cadenas lache. Cependant, la place ressemblant à une souricière dans laquelle on se ferait massacrer, la manif repart rue St Savournin au moment ou reviennent les casqués pour une nouvelle salve de gaz et une ultime charge.

Une fois à l’abris nous apprenons que les bacqueux enragés sillonent Noailles. Ils collent des baffes et des coups de matraques aux jeunes qu’ils croisent et font au moins une interpellation. Alors qu’ils en menaient pas large en début de soirée ils sont partis frapper les jeunes d’un quartier en deuil pour se défouler.

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