Au quartier d’isolement hommes, 7 personnes se sont mis simultanément en grève de la faim. Parmi eux, Christophe Guazzelli est en grève de la faim et de la soif depuis le 5 juin contre sa mise à l’isolement depuis 4 ans. Il a été transféré lundi 12 à la maison d’arrêt de Grasse, puis transporté vendredi 16 à l’Unité Hospitalière Sécurisée Interrégionale (UHSI) de Marseille. Son frère Richard, détenu à Luynes, a commencé une grève de la faim mardi 13 pour lui apporter son soutien. Le 20 juin, dans un état de santé très grave, Christophe a accepté d’être perfusé. La mesure d’isolement le concernant est provisoirement levée par l’AP, le temps de son hospitalisation. D’après son avocate, Christophe n’hésitera pas à reprendre sa grève si sa revendication n’est pas respectée, à savoir sortir définitivement du régime de torture que constitue l’isolement.
Aux Baumettes, un autre prisonnier est lui aussi en grève de la faim depuis trois semaines. Placé à l’isolement depuis 4 ans, il dénonce ses conditions de détention et demande la reconstitution des faits qui lui sont reprochés. Pris d’un malaise il y a deux semaines, il n’a pas été soigné, les pompiers appelés ne se sont même pas déplacés. Il a perdu plus de 15 kg depuis le début de sa grève. Pour ne plus mettre sa vie en danger, il a décidé d’interrompre sa grève de la soif mais il continue sa grève de la faim. Par contre, les autres prisonniers du QI semblent avoir arrêté leur grève de la faim à la suite du transfert de Christophe Guazzelli à Grasse, perçu comme une mesure répressive pouvant leur arriver.
Les prisonnières qui étaient en grève de la faim pour revendiquer de meilleures rations de nourriture dans la gamelle ont arreté la grève. Il y a encore une prisonnière qui est en grève de la faim depuis une semaine pour dénoncer les tabassages des matons et sa récente mise au mitard arbitraires. Après 3 malaises sans recevoir aucun soin, elle a décidé d’arrêter sa grève de la soif, mais elle continue sa grève de la faim. Elle a perdu 3 kg en 48 heures.
Rappelons qu’au même moment, les Baumettes 3 sont en train d’être constuites juste à côté de la prison actuelle pour en doubler la capacité, et participer ainsi au "Plan 15000" de l’Etat qui vise à construire autant de nouvelles places d’enfermement partout en France.
Dans ce contexte, on a aussi appris qu’un prisonnier avait été retrouvé mort pendu dans sa cellule le 8 juin dernier, toujours aux Baumettes. Des révoltes ont lieu fréquemment aux Baumettes, comme celle contre les brouilleurs de téléphones au bâtiment B1 fin janvier 2023, ou comme les mobilisations régulières des prisonnières contre les fenêtres anti-bruit.
Evidemment, l’Administration Pénitentiaire a tout intérêt à ce que ces informations restent inaccesibles, enfermées entre quatre murs. A nous de les diffuser autant que possible, pour soutenir les prisonnier·e·s en lutte.
Parce que la prison n’est jamais justifiable pour personne,
Parce que les nouvelles prisons ne sont pas plus acceptables que les anciennes,
Parce que personne ne peut être libre à l’ombre d’une prison,
Retrouvons-nous au Snack (1A rue Espérandieu) mardi 4 juillet à 18h pour nous organiser contre la construction de nouvelles prisons et en solidarité avec les prisonnier·e·s en lutte aux Baumettes et ailleurs !