NON AU CAMP DE SALERANS !
Du 11 au 17 juillet 2016, Jeune Nation organise un « camp école » dans la commune de Salérans, village des Hautes Alpes (05) dans la vallée de la Méouges, proche de Sisteron. Cest un camp interdit aux Femmes (sauf à celles du groupe nationaliste Caryatides) aux Noirs, Arabes, Juifs, Rom-e-s, Homosexuel-les etc… et qui se réunit sur ce même lieu depuis 3 ans, avec pour thème cette fois, la réhabilitation de Pétain.
Cette organisation d’identitaires d’extrême droite, raciste, antisémiste, sexiste, homophobe et fasciste est issue de l’Oeuvre Française et des Jeunesses Nationalistes. Elle défend la suprématie blanche, une France « toujours blanche », « un futur pour les enfants blancs », combat « la nocivité contre le peuple français par le métissage », le « serpent juif », l’avortement, veut « réhabiliter l’honneur du Maréchal Pétain » et considère « Dreyfus coupable ». Les personnes de ce camp veulent le rétablissement de la peine de mort lorsqu’un délit ou un crime est commis par des Non-Blanc-he-s contre des Blanc-he-s.
Cette organisation s’inscrit dans la tradition raciste et esclavagiste qui légalisait l’interdiction du métissage, une justice pénale spécifique contre les affranchis libres et prévoyait leur condamnation à mort lorsqu’ils portaient atteinte aux biens des blancs ou à leur honneur. Cette même tradition n’est pas sans lien avec celle de l’antisémitisme mise en œuvre dans la déportation et l’extermination des Juifs et des Tziganes, notamment, pendant la seconde guerre mondiale.
Le Maire de Salérans, Eric Deguillame, ne s’oppose pas à ce camp, considérant « qu’ils peuvent défendre leurs idées ». Le lieu a été généreusement prêté par l’Association catholique Notre-Dame de Salérans, dirigée par le curé Maurice Avril, ancien de l’OAS (Organisation de l’Armée Secrète pendant la guerre de l’Algérie) tout comme d’autres membres de cette association. Cette association s’inscrit dans le courant catholique intégriste, traditionaliste et nationaliste, français et dans la tradition des missionnaires chrétiens des 16ème au 20ème siècle . En effet, le curé Avril fait de nombreux voyages au Liban et a écrit l’année dernière La Douzième Croisade , livre ayant pour projet de redonner la chrétienté au pourtour méditerranéen. Des camps de jeunes sont également organisés chaque été sur le lieu de l’association.
Ce camp n’est pas seulement un lieu ayant pour but d’exprimer des idées racistes, sexistes, homophobes etc…Le site internet de Jeune Nation et leur campagne d’affichage le font déjà. Il a pour but de former des gens au combat, à un esprit de corps et de se retrouver entre blancs en pleine nature, dans la continuité des pratiques nazies des Jeunesses Hitlériennes des années 30.
Ce maire, divers droite, appartient à une droite aux idées néocoloniales et racistes exprimées ouvertement sur les scènes politiciennes et médiatiques. C’est cette même droite qui a attaqué en avril dernier dans l’enceinte de l’Assemblée nationale toutes les formes d’organisations non-mixtes contre le racisme en considérant qu’elles sont racistes et antisémites. Mais pas que. Le gouvernement lui-même, par la voix de son Ministre de l’Education Nationale, a « condamné sans faille » la tenue d’un camp d’été décolonial qui aura lieu du 25 au 28 au Champagne-Ardennes, près de Reims et où se réuniront des « personnes subissant personnellement le racisme d’Etat ». Selon le gouvernement, le seul moyen de mettre fin aux discriminations est la République universelle. Rappelons lui que c’est l’universalisme masculin, blanc et hétéro qui est à la source des oppressions et discriminations raciales, sexistes, genrées, etc.
L’organisation de ce camp est facilitée par le climat raciste grandissant actuellement en France où se propagent sans complexe la xénophobie et l’islamophobie à laquelle participe activement le gouvernement avec le contrôle aux frontières, le discours sur la « crise des réfugiés », ces discours islamophobes au nom de la guerre contre le terrorisme.
Face à un gouvernement qui préfère interdire aux travailleur-euses, aux exilées, aux personnes subissant le racisme d’État de manifester, de se rassembler, de se réunir, mais qui laisse se former et s’entraîner des organisations politiques prônant la suprématie blanche universaliste, nous préférons nous organiser par nous-même et combattre à tous les niveaux ces doctrines réactionnaires et rassemblements militaires.
Ainsi, nous appelons toutes et tous à nous rejoindre pour agir contre ce camp, son organisation et les idées qu’il propage, en participant notamment au rassemblement du samedi 9 juillet, sur la place du village de Barret-Sur-Méouges (se situant à côté de Salérans) de 11h à la fin de l’après-midi (pique-nique partagé), à l’initiative de l’assemblée Nuit Debout de Laragne. Ce rassemblement sera l’occasion pour diverses organisations, collectifs et personnes opposées à la tenue de ce camp, de se re-trouver, de prendre la parole et de s’organiser.
Oui au camp d’été décolonial, Non au camp de Salérans !