Notre police (n’) assassine (pas).

Je m’interroge. Est-ce (encore) possible ?

Sur la chaîne Le Média, pour sa soirée spéciale du 1er mai 2019, Antoine Peillon, journaliste pour La Croix, affirme tenir de sources policières haut placées que Jérôme Rodriguez aurait été « pointé ». Comprendre « mutilé sur instruction » en raison de son poids politique. En parallèle Jahan Lutz nous apprend dans Révolution Permanente que trois gilets jaunes ont écopé de 2 mois de prison avec sursis pour avoir crié « Castaner assassin ».
Veuillez excuser ma lenteur, mais il me semble que si les informations de Peillon se vérifiaient, tirer sur quelqu’un avec une arme pour laquelle il est interdit de viser la tête, précisément en pleine tête et suffisamment prêt (donc hors distances de sécurité) pour lui faire éclater l’œil, tout ça à des fins de musellement politique, ça ressemblerait tout de même beaucoup à une tentative d’assassinat ? Non ? Non, l’instruction des trois gilets jaunes vient de nous le dire. Alors c’est autre chose. Quel terme pourrions nous trouver ? Gilet-jaunicide ? Mutilation volontaire non létale ? Neutralisation d’un black bloc à visage découvert sur le point d’attaquer la Piété-Salpêtrière ?

Peillon ajoute « Quand il y a une politique de post-vérité, elle est toujours liée à une politique de violence. Ce sont les deux signatures fondamentales des totalitarismes. » Je suppose qu’il va falloir s’habituer à appeler un chien un chat. Et dans notre tête voir danser les signifiés orphelins de leurs signifiants.

En plus de ne plus délivrer de vérité, le gouvernement s’arrogerait le droit de nous empêcher de la clamer haut ? Penser de la sorte serait vraiment contre-productif et déviant.
À cet instant un petit exercice de psychose-fiction s’impose : imaginez un monde ou chaque citoyen, machine autonome [1] fusionnée à son réseau, heureux (naïf) symbiote libéral, serait épié dans ses moindres faits et gestes par un gouvernement mal intentionné. Supposons que certains d’entre-eux, des oiseaux persifleurs, s’en rendent compte et décident de chanter le temps qu’il fait. L’État pernicieux s’empresserait d’en faire des exemples contre toutes les lois nationales et internationales. Imaginez maintenant que les réseaux sociaux font de chaque citoyen un oiseau persifleur en éveil, quelle réaction de l’État serait la plus probable ? Êtes vous inquiets à la simple évocation de mots comme « reconnaissance faciale », « Big Data », « GAFAM » ? Dormez vous bien la nuit ou vous réveillez vous en sueur en criant « liberté » le visage bleuit par la peur ? Comptez vous régulièrement vos yeux ? Un, deux, jusque là tout va bien ; un, deux, jusque là tout va bien ; un deux...

Il est temps de réagir.

L.F.T.

Bonus - article fiction - le futur de la presse :

Raillez la ou les mentions inutiles.

Le gouvernement est :

  • Assassin
  • Très sympa
  • En vacances
  • Raisonnable

L’incident à la Piété-Salpêtrière est :

  • une recherche d’asile politique
  • une tentative de cannibalisme
  • un démantèlement du service publique
  • un coup des jeunes de banlieue et des islamo-écologistes

Le monde entier nous envie :

  • Nos gilets-jaunes
  • Christophe Castaner
  • Notre équipe de foot
  • Nos fromages même s’ ils disent le contraire

Notes :

[1Selon l’utilisation du terme par Alban Lefranc dans sa pièce Steve Jobs, pour désigner les comportement addictifs liés à la technologie et son envahissement du quotidien.

PS :

https://www.facebook.com/LeMediaOfficiel/videos/601251520377884/

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