18 décembre 2019, Athènes. 6H30, les trois squats de la Communauté des Squats de Koukaki ont été simultanément et violemment expulsés. Les résident.es ont diffusé le message qui suit au début d’une résistance à l’expulsion qui a duré plusieurs heures avec un bouclage complet du quartier.
En ce moment, l’état attaque notre communauté, nos maisons, les lieux où nous habitons et nous vivons, des structures collectives de solidarité et d’organisation politique du mouvement anarchiste et des personnes opprimées. Les squats font partie intégrante de notre lutte contre la gentrification et l’invasion touristique du quartier, de la lutte contre l’enfermement et l’aliénation de nos corps, contre le chantage de nos patrons et la répression des flics, les squats sont la mise en pratique de l’auto-gestion et de la solidarité, des lieux où nous nous libérons de la tyrannie de l’Etat, du capital et de la patriarchie. Nous appelons les personnes à réagir par tous les moyens contre cette vague de répression. Nous appelons les personnes à soutenir notre résistance.
A l’aube, le quartier de Koukaki, situé au centre d’Athènes entre Syntagma, le quartier touristique d’Acropolis et la colline de Filopappou, a été bouclé par les keufs, CRS, forces spéciales etc.
Très vite, la nouvelle s’est diffusée, des personnes en solidarité se réunissent dans la rue adjacente. Elle sont vite contrôlées, et certaines se font même interpeler puis embarquer à Gada, le commissariat central. Finalement, elles ont été relâchées après quelques heures.
Pendant ce temps, les résident.es en lutte voient les forces pénétrer dans les lieux, tirant sur tout ce qui bouge au flahball, et même sur certains qui résistaient depuis les toits. Une des camarades a été touchée à la gorge, sans séquelles corporelles.
La répression sur les militant.es et squatteur.ses s’étend aussi désormais aux voisin.es.
Plusieurs des voisin.es refusent au moment de l’invasion policière que les keufs passent par chez eux pour accéder au squat. Ils, elles se font alors violemment interpeler puis embarquer au même commissariat.
Après l’expulsion, le bouclage du quartier restait total. La solidarité s’est donc déportée vers le commissariat central pour exiger la libération et apporter une aide juridique et morale aux six résident.es arrêtés. Les charges retenues contre elles eux n’ont pas encore été communiquées.
Les voisin.es semble-t-il auraient été relâché.es (en attente de confirmation).
Les trois squats de Koukaki figurent donc désormais parmi la longue liste d’épuration militante orchestrée depuis l’arrivée au pouvoir de Mitsotakis, à commencer par la quinzaine de squats migrants et anarchistes évacués depuis la fin août 2019.
Le gouvernement mené par les anciennes familles héritières de la dictature des colonels avait fixé un ultimatum au 6 décembre dernier avant une évacuation généralisée des squats de Grèce.
Plus que jamais, la solidarité, par delà les frontières, est notre arme !
Soutien aux inculpé.es et expulsé.es en Grèce ! Et aux réoccupations !