Propagande sioniste : l’État et l’extrême droite main dans la main

Soutenons Rima Hassan
Faisons front contre le fascisme

Samedi 1 mars, Rima Hassan, députée au Parlement Européen et membre de la France Insoumise, poste un tweet pour dénoncer l’entreprise Eurolinks, rappelant ce qu’avait révélé l’enquête de Disclose et de Marsactu en mars 2024 : Eurolinks livre des maillons M27 à Israël, pièces métalliques permettant de relier des munitions entre elles afin de tirer en rafales, armes largement utilisées cette dernière année durant le génocide des gazaouies. Ce sont notamment elles qui ont été utilisées pour le tristement célèbre "massacre à la farine". La députée affirme que la vente de ces pièces à Israël représente 7% du chiffre d’affaires d’Eurolinks et souligne que leur envoi est pourtant illégal depuis "l’ordonnance de la CIJ sur la cessation des livraisons d’armes vers Israël".

Suite aux révélations de Disclose et de Marsactu, une première mobilisation avait eu lieu devant Eurolinks le 1er avril 2024, à l’appel de collectifs en soutien à la résistance palestinienne, et rejoint par plusieurs syndicats*. Sébastien Delogu, député LFI, était alors venu soutenir la mobilisation par une prise de parole. Contrairement à ce qu’affirme France 3 TV, il n’en est ni l’organisateur ni le signataire. Il s’agit bien d’une mobilisation de la base, de militant.es et d’habitant.es de Marseille refusant la normalisation et l’existence d’une entreprise mortifère, faisant son chiffre d’affaire sur une guerre coloniale et génocidaire.

Depuis, les mobilisations populaires contre l’entreprise continuent, et un deuxième rassemblement a eu lieu le 30 janvier dernier à l’initiative du collectif Stop Arming Israel 13. De nombreux tractages sont organisés devant l’entreprise afin de sensibiliser les travailleur.euses et les habitant.es du quartier. Pour le moment, Jean-Luc Bonelli, PDG de l’entreprise, n’a eu à ce jour aucun compte à rendre pour sa complicité active au génocide du peuple palestinien et continue d’envoyer impunément sa marchandise en Israël, sous couvert des licences délivrées par l’État français. Nos sollicitations, quant à elles, restent sans réponse.

En tant que collectifs se mobilisant contre l’État sioniste et sa guerre coloniale, en soutien au peuple palestinien, nous ne pouvons qu’exprimer notre soutien à Rima Hassan. Car dès le lendemain de sa publication, soit le dimanche 2 mars, le compte X du préfet de police des Bouches-du-Rhône, @prefpolice13, annonce avoir jugé opportun de signaler le tweet au procureur de la République. Il accuse le post d’être "susceptible d’inciter la violence" sous prétexte qu’il rend publiques l’adresse et le numéro de téléphone de l’entreprise ; informations pourtant déjà publiques et largement visibilisées par la mobilisation. S’ensuivent sur X les réactions et surenchères de plusieurs figures de l’extrême-droite : Stéphane Ravier demande la déchéance de nationalité de Rima Hassan, dont il qualifie le tweet de "fatwa", mettant en lien de façon incohérente et clairement islamophobe l’assassinat de Samuel Paty et la dénonciation d’Eurolinks ; il est rapidement suivi par par le porte-parole d’Alliance Police, Rudy Manna. Nous dénonçons ces raccourcis calomnieux, racistes et islamophobes, et il est inacceptable qu’ils soient repris par des représentants de l’Etat ; nous constatons que ce sont désormais ces derniers qui se font les fidèles relais d’idées d’extrême droite. L’Etat français devrait plutôt veiller à ce que les binationaux franco-israeliens aient l’interdiction de s’engager dans une guerre génocidaire où ils se rendent coupables de crimes de guerre et de crimes contre l’humanité.

Cette distorsion des véritables enjeux économiques et génocidaires prend sa source dans la rhétorique habituelle de criminalisation, diabolisation et délégitimisation de toute forme de critique d’Israël et de tout soutien à la résistance palestinienne, tout en s’inscrivant dans une offensive xénophobe et islamophobe plus large.

En tant que collectifs et organisations actives à Marseille, nous revendiquons le droit de connaître les liens et accords, qu’ils soient économiques, civils ou militaires, qui lient notre région à l’ État sioniste. Nous luttons pour l’autodétermination du peuple palestinien et contre les infrastructures mortifères qui permettent le développement de politiques coloniales et génocidaires là-bas, et renforcent des politiques fascistes et sécuritaires ici. Nous saluons le travail d’enquête au sujet de de ces entreprises, qui nous permet de nous mettre en action et affirmons notre droit de les contester, et de les combattre.

Nous continuons à exiger :

l’arrêt du génocide
l’arrêt des restrictions de l’aide humanitaire
la levée du blocus
la libération de tous.tes les prisonnie.ères
l’arrêt immédiat des envois de pièces à Israël et la fermeture d’Eurolinks
L’arrêt de tout partenariat économique, universitaire, civil, militaire de l’État français avec l’État colonial et génocidaire israélien
la fin de l’occupation de la colonisation et de l’apartheid

Et condamnons toutes formes d’intimidation et de criminalisation de personnes et collectifs qui se mobilisent dans ce sens.

* l’appel avait alors été signé par : Le comité local des Soulèvements de la Terre 13, Le collectif Technopolice de Marseille, Marseille Gaza Palestine, BDS Provence, Travailleurses de l’art 13, Collectif Solidarité Palestine Martigues, Action Palestine Marseille, Nouveau Parti Anticapitaliste (P. Poutou), Tsedek, Urgence Palestine Marseille, Marseille contre la loi Darmanin, Révolution Permanente Marseille, XR Marseille, Antifa Social Club Marseille, JC13, Riposte Antifasciste,Sud Culture 13, Sud Education 13, Le Scram, ANC 13, Stop Arming Israel, SYNPTAC-CGT, SFA-CGT, Jeunesse Antifasciste Aixoise, Eau Bien Commun, Ligue des juristes pour la paix, Librairie Transit, Collectif Palestine Aix, CNT-SO, Mémoires en marche, Solidarité Femmes Palestine

PS :

Signé par
Les soulèvements de Mars (comité sdt 13)
SAI13
Sud Culture 13
Tsedek !
Technopolice
Marseille vs Darmanin
XR 13
FUIQP

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