Vague de perquisitions et arrestations à Bure

Ce matin (20/06), à Bure, la maison de la Résistance et au moins 5 lieux amis ont été perquisitionnés simultanément. Il y a huit garde-à-vue confirmées suite à ses perquisitions. Retrouvé le déroulé et les différents communiqués.

Ce matin (20/06), à Bure, la maison de la Résistance et au moins 5 lieux amis ont été perquisitionnés simultanément. Il y a huit garde-à-vue confirmées suite à ces perquisitions.

Rassemblement en soutien aux militants anti-nucléaires à Bure le 20/06 à 18h devant la préfecture de Marseille.

Les perquisitions ont commencé à 7h du matin et touchent la Maison de Résistance à Bure, ainsi que dans des maisons à Biencourt, Cirfontaines-en-Ornois (une arrestation), Ancerville (convocation à une audition libre), Verdun (une arrestation), Montier, Chennevières et Commercy (deux arrestations), à Paris au domicile d’un avocat (une arrestation).

Fil d’info de https://vmc.camp :

19h30 : sortie d’une des personne interpelées à Bure sans suite.

18h : la perquisition se termine à la Maison de Résistance à Bure (2 arrestations).

13h12 : Acab

11h55 : arrestation ciblée d’une personne aux alentours de Bure par des gendarmes stationnés dans un village.

10h : fin de la perquisition à Biencourt-sur-Orge. Pas d’arrestation. Des choses ont été saisies (matériel informatique etc).

9h : plus personne n’est dans la Maison de Résistance (à part les flics et les personnes témoins de la perquisition). Les flics sont en train de fouiller les camions et caravanes.

8h30 : fin de la perquisition à Cirfontaines. Une personne arrêtée. Des choses ont été saisies (matériel informatique, peinture etc).

7h30 : À la Maison de Résistance, les flics font sortir les personnes une par une avec contrôle d’identité et photo. Les flics semblent vouloir évacuer tout le monde et commencer la perquisition. Il y aurait une cinquantaine de flics et un camion de déménagement. À Mandres-en-Barrois la présence policière est accrue (quelques flics aux coins des rues, ils ne contrôlent pas quand on passe devant eux).

Communiqué de presse du réseau Sortir du nucléaire :

Communiqué de presse - 20 juin 2018

Bure : nouvelle vague d’arrestations et de perquisitions

Pour faire oublier les risques du projet Cigéo, les autorités
criminalisent les militant.e.s

Ce mercredi 20 juin, quelques jours après une manifestation festive
contre Cigéo qui a rassemblé plus de 3000 personnes à Bar-le-Duc, dix
lieux militants (dont la Maison de Résistance de Bure) et domiciles ont
été perquisitionnés autour de Bure, dans les alentours et même à Paris.
7 personnes sont actuellement en garde à vue et pourraient y rester
plusieurs jours. Il s’agit de la vague de perquisitions la plus lourde
jamais subie dans le mouvement.

Le Réseau “Sortir du nucléaire“ dénonce fermement ce coup de force des
autorités, nouvelle preuve de la dérive sécuritaire du gouvernement, qui
traite des militant.e.s et des habitant.e.s comme des terroristes pour
essayer de détourner l’attention des problèmes colossaux posés par Cigéo.

*Le Réseau "Sortir du nucléaire" relaie l’appel à rassemblement ce soir
à 18h devant toutes les préfectures, en soutien aux personnes arrêtées
et à la lutte contre Cigéo.*

Communiqué de presse des hiboux de Bure :

Aujourd’hui, mercredi 20 juin 2018, une vague de perquisitions et
d’arrestations s’est abattue sur la lutte contre le projet CIGEO. A 7h00
du matin, à Bure (55), la Maison de la Résistance a été perquisitionnée.
À l’écriture de ce communiqué la perquisition est toujours en cours.
Huit autres lieux d’habitation ont été simultanément perquisitionnés
dans la même matinée. Dans ces lieux, les motifs des perquisitions ont
été peu ou pas présentés ; les commissions rogatoires n’ont souvent pas
été présentées non plus. Selon une dépêche AFP reprenant les
déclarations du procureur Glady, ces perquisitions sont en lien avec « 
trois affaires de 2017 ». En septembre dernier, des perquisitions
avaient déjà eu lieu pour ces mêmes motifs. A l’heure actuelle, au moins
8 personnes sont en garde-à-vue dont certaines à la suite d’arrestations
ciblées. Une procédure exceptionnelle de perquisition a été engagée
contre un avocat, qui a été arrêté. Ces opérations sont toujours en
cours et nous redoutons toujours que ce bilan s’alourdisse.

Nous souhaitons préciser que ce déploiement judiciaire et policier
exceptionnel visant la lutte anti-CIGEO est la suite d’une semaine de
répression. Il vise nos rassemblements et notre vie sur ce territoire.
Durant cette semaine, la présence militaire entre les villages de Bure
et de Mandres-en-Barrois a été constante, s’accompagnant de nombreux
contrôles d’identité et fouilles de véhicules. Durant la journée de
mobilisation et le weekend, du 16 et 17 juin, au moins 19
interpellations ont eu lieu. Ce lundi, 3 personnes ont été lourdement
condamnées suite à la manifestation du 16 juin, dont 2 camarades qui
sont actuellement en prison. Depuis le début de la semaine, 6 personnes
ont été interpellées dans Bure et ses alentours. Cette intimidation est
permanente mais les moyens mis en œuvre sont toujours énormes (centaines
de militaires de la gendarmerie mobile, drônes, ULM, caméras en tout
genre...). Malgré cette large opération d’intimidation de l’État, nous
restons déterminé-es dans notre lutte contre le projet CIGEO, contre
l’ANDRA et son monde. Nous appelons largement en France et dans le monde
à des rassemblements ce soir, 18h, devant les préfectures, les
ambassades ou les consulats pour montrer notre soutien à cette lutte,
aux personnes actuellement en garde-à-vue et en prison.

Quelques chouettes hiboux qui suivent la situation.

50 avocats défendent leur collègue placé en garde à vue

Plusieurs perquisitions et interpellations sont menées depuis ce mardi matin dans au moins cinq lieux de vie de militants opposés au projet Cigéo d’enfouissement de déchets nucléaires, dont l’emblématique « Maison de la Résistance » située sur la commune de Bure. Sept d’entre eux seraient gardés à vue à l’heure actuelle, pour des faits remontant à plusieurs mois et faisant l’objet d’une instruction judiciaire.

Plus préoccupant encore, l’avocat de nombreux militants a été lui-même interpellé ce matin lors d’une perquisition à son cabinet parisien et placé en garde à vue. Un tel procédé porte non seulement atteinte au droit à une défense effective mais constitue également une gravissime remise en cause du plein exercice de la profession d’avocat, pourtant garanti par la loi et la Convention européenne de sauvegarde des droits de l’Homme.

Alors que les perquisitions, les interpellations et les condamnations se multiplient dans la Meuse depuis l’hiver dernier, l’ampleur et la gravité de l’action policière de ce jour marquent une nouvelle étape dans la répression des mouvements d’opposition au projet Cigéo. Nous dénonçons avec force ces méthodes disproportionnées et choquantes qui foulent aux pieds les libertés fondamentales les plus essentielles : le droit de se défendre et le droit de défendre.

Nous, avocates et avocats, nous associons pleinement à l’appel au rassemblement initié par les associations antinucléaires à 18h, ce mardi 20 juin, devant toutes les préfectures et à Paris, place Saint Michel.

Premiers signataires :

Xavier SAUVIGNET (avocat au barreau de Paris ) Matteo BONAGLIA (avocat au barreau de Paris) Aïnoha PASCUAL (avocat au barreau de Paris) Lucie SIMON (avocate au barreau de Paris) Raphaël KEMPF (avocat au barreau de Paris) Alice BECKER (avocat au barreau de Paris) Chloé CHALOT (avocat au barreau de Rouen) Laurence ROQUES (avocate au Barreau du Val de Marne, Présidente du Syndicat des Avocats de France) Anis HARABI (avocat au barreau de Paris) Emilie BONVARLET (avocat au barreau de Paris) Samuel DELALANDE (avocat au barreau de Paris) Pierre HURIET (avocat au barreau de Nantes) Muriel RUEF (avocat au barreau de Lille) Martin MÉCHIN (avocat au barreau de Paris) Claire DUJARDIN (avocat au barreau de Toulouse) Florence ALLIGIER (avocat au barreau de Lyon) Claude COUTAZ (avocat au barreau de Grenoble) Ariana BOBETIC (avocat au barreau de la Seine Saint Denis) Antoine GATET (juriste mouvement France Nature Environnement) Louis COFFLARD (avocat au barreau de Paris) Jean-Louis BORIE (avocat au barreau de Clermont-Ferrand) Thomas DUBREUIL (avocat au barreau de Vannes) Charlotte BRUNET (avocate au barreau de Paris) Guillaume GREZE (avocat au barreau de Paris) Sandrine GELIS (avocate au barreau de Mont-de-Marsan) Miriana MILICH (avocate au barreau de Paris) Sophie MAZAS (avocate au barreau de Montpellier) Priscilla MIGNARD (avocate au barreau de Laval) Pauline GILLIET (avocate au barreau de Paris) Céline BRONZANI (avocate au barreau d’Aix-en-Provence)Alice TERRASSE (avocate au barreau de Toulouse) Antoine LAPLANE (avocat au barreau de Nantes) Mathieu VICTORIA (avocat au barreau d’Aix-en-Provence) Alexandre FARO (avocat au barreau de Paris) Adélaïde JACQUIN (avocat au barreau de Paris) Emeline GIORDANO (avocate au barreau d’Aix-en-Provence) Adrien MAMÈRE (avocat au barreau de Paris) Anne-Caroline CHICHE (avocate au barreau de Lille) Brigitte JEANNOT (avocate au barreau de Nancy) Clémentine PERROS (avocate au barreau de Paris) Sébastien MABILE (avocat au Barreau de Paris) Laure GALINON (avocate au Barreau de Toulouse) Simon DENIS (avocat au barreau de Paris) Florence BOUCHET (avocate au barreau de Paris) Arié ALIMI (avocat au barreau de Paris) Pauline JUSTER (avocat au barreau de Paris) Daphné VAGOGNE (avocat au barreau de Paris) Aurélie MARCEL (avocat au barreau de Grenoble) Marie ROCH (avocate au barreau de Paris) Josselin GUILLON (élève-avocat) Emmanuel WORMSER (avocat au barreau de Lyon) Janaïna LEYMARIE (avocate au Barreau de Toulouse)

PS :

La dépèche de l’AFP précise : Les perquisitions, qui ont débuté à 7H, sont effectuées "dans le cadre d’une commission rogatoire d’un juge d’instruction" portant sur trois faits commis en 2017", a indiqué le procureur de la République à Bar-le-Duc, Olivier Glady.

Sont concernés le départ d’incendie en juin dans l’hôtel-restaurant du laboratoire de l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs (Andra), des dégradations de l’écothèque, bâtiment appartenant également à l’Andra, et la manifestation du 15 août.

"Plus de 200 gendarmes, enquêteurs et militaires destinés au maintien de l’ordre" ont été mobilisés pour perquisitionner les cinq lieux de vie, a ajouté le procureur, indiquant se trouver à la Maison de résistance où l’ambiance était "plutôt calme". "Des interpellations ont été réalisées", a-t-il ajouté, sans plus de détails, précisant que "les investigations (étaient) en cours".

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