Ce samedi 25 Mars à Sainte-Soline a marqué une étape dans l’usage de la violence par l’Etat pour défendre le monde qu’il soutient. Un monde de capitalisme et de mort, un monde de travail acharné pour des miettes et de terres asséchées imbibées de pesticides. Un monde dans lequel il est justifiable de tabasser quiconque voudrait s’opposer à de si terribles desseins. Ce samedi 25 Mars la police a tiré 4000 grenades sur des gens qui pensent que l’eau est un bien commun. En parrallèle, elle passait par la matraque et le LBD celles et ceux qui pensent que nous imposer travailler jusqu’à 64 ans alors que les dividendes des multinationales ne font qu’augmenter, est un scandale. A la suite de ce week-end, nous comptions dans nos rangs deux personnes dans le coma, des centaines de bléssé•e•s, des nez, des doigts, des pieds et des yeux arrachés.
Nous savons que cette violence de l’Etat n’est jamais une erreur, elle est organisée, programmée, mise sur plan dans ce que l’on appelle étrangement des dispositifs de maintien de l’ordre mais qui sont des pièges dont la fonction est d’enfermer, mutiler et bientôt d’assassiner, comme ce samedi 25 mars à Sainte-Soline où l’Etat, son président, ses ministres et ses préfets ont choisi, sous une pluie de grenades et de tirs à l’aveugle, de tuer au hasard dans la foule. L’Etat s’enfonce dans la spirale répressive en annonçant par la bouche de son pantin fasciste Darmanin la dissolution des Soulèvements de la terre.
Nous voyons comment la police a donné aux médias les plus infâmes les casiers des personnes dans le coma, comme si le fait qu’ils soient fichés S justifiait de les abattre. Comme si celles et ceux qui sont fichés n’étaient plus dignes de vivre. Ces fiches distribuées à la pelle aux militants écologistes, antifascistes correspond à l’engagement politique d’une vie pour défendre un monde plus juste. L’Etat et la police ont fait le choix de les déshumaniser pour les justifier de leur meurtres.
Ici à Marseille, nous nous souvenons de l’assassinat de Zineb Redouane sur la Canebière et de la médaille donnée au CRS qui lui tiré une grenade en pleine tête, de Souheil abattu à la Belle-de-Mai par un gamin à qui l’Etat a donné flingue et permis de tuer, de Mehdi tué par la BAC aux Marroniers. Nous nous souvenons des tabassages de Maria, ou de Marion et Eliot. Nous nous souvenons de toutes ces tentatives de justifications des flics coupables à la recherche de bonnes raisons d’avoir commis de telles horreurs. Parfois par racisme, parfois parce que les victimes étaient trop à gauche, parfois par pur sadisme, nous nous souvenons que la police tue puis se protège derrière ses faux PV et son immonde cour d’editorialistes nostalgiques des chemises brunes.
On se rappelle de leurs ouins ouins à chaque égratignure. De ces manifs de flics qui pleurnichent de ne plus pouvoir etrangler.
On se rappelle de l’interdiction de filmer leurs interventions et des accusations systématiques de rebellion sur celles et ceux qui se sont fait tabasser.
On se rappelle que les flics portent plainte contre nous pour arrondir leurs fins de mois.
Des tonnes de matériel qui leurs sont offertes chaque années. Tasers, LBD automatiques, caméras, fusils d’assauts, bagnoles, quads, nouveaux uniformes... Mais nous voyons aussi que pour nous ça finit toujours avec des hématomes au fond d’une cellule crasseuse sans chiottes et sans lumière.
Nous voyons, nous comptons les affronts de cet Etat radicalisé dont la répression ne protège rien ni personne mais est simplement devenu le symbole de son orgueil. Ce pouvoir est bel et bien devenu tyranique. Ne les laissons pas affirmer que ce n’est que le début, que d’autres réformes viendront, ou qu’ils nous abattrons quand nous défendrons la terre contre les ravages du capital ou simplement quand ça leur chantera.
En soutien aux deux personnes dans le coma, aux blessées de Sainte-Soline et du mouvement des retraites, pour la dissolution de la police, pour la dissolution de la Brav-M et l’interdiction des grenades GM2L.
Pour que celles et ceux qui étaient là de toute la France puissent dire et témoigner. Parce que le gouvernement est triplement coupable : d’avoir lancé des grenades létales, de l’avoir prémédité, et d’avoir ensuite obstrué l’arrivée des secours.
En mémoire de Zineb, de Souheil, de Mehdi et de toutes les victimes du racisme d’État perpétré par sa police que nous ne pardonnons pas.
Montrons-leur massivement jeudi que nous ne les laisserons pas étouffer l’espoir à coup de grenades.
Ce jeudi 30 Mars à 19h devant la prefecture, faisons entendre notre colère.