Le Morro dos Cavalos est un territoire guarani
Depuis plus de 500 ans de colonisation portugaise, des communautés natives luttent au Brésil pour la reconnaissance de leurs langues, de leurs cultures, de leurs terres, de leurs vies. La lutte pour la délimitation des terres est centrale, car elle garantit la possibilité d’avoir un minimum d’autonomie par l’agriculture et de pouvoir maintenir des modes de vies qui leurs sont propres. En 1988 la constitution fédérale décrète par un article la garantie des droits autochtones au territoire. Pourtant, suite à des pressions exercées par les latifondistes, gros propriétaires terriens, et par des hommes politiques faisant partie de l’industrie agroalimentaire, de nombreux avocats engagés contre la délimitation de territoire de peuples originaires exigent ce qu’ils appellent une « marque temporelle » autrement dit des preuves émises par des notaires de la présence des peuples natifs sur leurs propres territoires en 1988. Cette exigence est absurde car elle ne tient absolument pas compte de l’histoire d’occupation des terres durant la colonisaton, ni du fait que ce son les propres colons qui ont définis les normes de propriétés privées et s’en sont garantis les seuls détenteurs.
Dans l’état de Santa Catarina au sud du Brésil, le territoire Guarani Morro dos Cavalos (la Coline des chevaux) se trouve entrecoupé par une autoroute et est bordé par la mer, ce qui le rend prisé par des entrepreuneurs immobiliers et par une compagnie de construction routière qui veux y faire passer un tunnel. Depuis la fin de l’année 2017, de violentes attaques ont été perpétrées contre la communauté : des violences physiques et psychologiques, des coups de feux, des dommages matériels, la diffusion d’informations diffamatoires par les médias de masse. En novembre 2017, Ivte de Souza, mère de l’ancienne cacique* a été torturée dans sa propre maison, ce qui a entraîné l’amputation de sa main. Une campagne a été lancée pour financer une prothèse dont le coût s’élève à 4000 reais, ou 1000 euros. La communauté à réussi à réunir la moitié de la somme nécessaire.
L’argent récolté durant le repas de soutien servira donc en priorité à financer cette prothèse, mais des financements supplémentaires permettraient de payer des frais juridiques, ou toutes sortes de démarches garantissant la pérénité du territoire.
*Cacique : personne qui dirige l’ordre politique de la communauté dans les relations avec l’état brésilien.