Soutenons les insurgés d’Air France !

Des patrons pleins aux as se réunissent pour décider de licencier 3000 salariés. Les salariés font une intrusion dans la salle, égratignent quelques peu leurs maîtres. La classe politique dans sa quasi majorité condamne. Quoi de plus normal ?

Quant à nous, anarchistes, communistes, révolutionnaires, nous ne faisons pas partie de la classe politique. Nous n’avons pas de privilèges à défendre, nous ne craignons pas la juste colère populaire, nous la partageons et nous aimerions qu’elle submerge jusqu’aux dernières miettes de ce capitalisme pourri.

Nous ne partageons pas non plus le souci de respectabilité des organisations telles la CGT qui proclament :

TOUTES LES VIOLENCES SE CONDAMNENT

comme d’autres s’amuseraient à mettre dos à dos une intifada et une intervention militarisée, et qui se félicitent même d’avoir participé au sauvetage de quelques crapules :

La CGT et la quasi totalité des organisations syndicales de l’entreprise ont condamné avec fermeté ces agressions. Dans un entretien au Point, Xavier Broseta, DRH de la compagnie, raconte comment, grâce à l’aide du syndicat, il a pu quitter les lieux : « Des délégués CGT, que j’ai remerciés ensuite par SMS, sont venus m’aider à sortir de la salle ».

Tout ceci alors même qu’il est plus que probable que de nombreux militants syndicaux, y compris de la CGT, aient participé à cette action, de l’ouverture des portes jusqu’à la mise en déroute de la direction.

Les déclarations d’un Valls et autres politiciens suintent la peur des dominants non pas de subir le même sort, mais de perdre le contrôle d’une situation qui pourrait aller beaucoup plus loin. Car l’acte de justice élémentaire serait, quand des patrons ayant fait leur beurre pendant des années sur le dos de leurs salariés se permettent ensuite de se débarrasser d’eux par milliers, de les priver non seulement de leur chemise, mais également de les exproprier de tous leurs biens, et de les expulser vers une destination sans retour possible.

Les salariés d’Air France ont esquissé un geste dans la seule direction qui puisse apporter une transformation réelle de la société : l’action directe, la rupture de la paix sociale. Ils méritent à ce titre tout notre soutien.

Nous avons compris les mots de Manuel Valls comme l’appel à une répression impitoyable de cette jacquerie moderne. Nous appelons tous ceux qui subissent quotidiennement l’exploitation, l’humiliation au travail ou à Pôle Emploi, face à la police ou aux juges, à ne pas se laisser intimider par ces paroles menaçantes, et à se préparer à soutenir publiquement, financièrement, ces personnes méritant tout notre respect.

Collectif "Hop la chemise"

Repris de Paris-Luttes.Info.

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