Ibrahima avait été arrêté à la sortie de son foyer d’hébergement d’urgence et a déjà échappé à une expulsion depuis l’aéroport. Jeudi, un rassemblement avait déjà eu lieu devant son établissement scolaire, le lycée Saint-Exupéry, où le personnel et les lycéen-ne-s le soutiennent aussi.

Le Réseau Education Sans Frontières, pour sa part, à mis en ligne une pétition pour faire annuler la procédure d’expulsion.

La situation d’Ibrahima est loin d’être isolée : tous les jours, partout en France, des personnes ne disposant pas des "papiers réglementaires" sont raflées devant les lieux d’accueil, de distribution de nourriture, devant tous les lieux qui doivent être des ressources, et ce dès qu’il faut faire un peu gonfler les chiffres des reconduites à la frontière.

On entend beaucoup parler de la situation à Calais, voire à Menton/Vintimille, où la consistance et la durée de ces drames donnent beaucoup plus de répercutions médiatiques à ces lieux particuliers.
Mais cela ne doit pas nous faire oublier que la frontière est une entité beaucoup plus diffuse qu’un simple poste de douane ou d’une ligne tracée sur une carte : les frontières existent dans nos villes, dans nos vies à tous et toutes, de celles qui séparent et catégorisent les gens selon leur apparence ou leur provenance, qui maintiennent les populations les plus démunies et les plus marginalisées dans des situations d’exploitation intenables, d’oppression systématique, de vulnérabilité renforcée face à une police toujours plus armée et violente, etc.

Alors comme ce qu’il est en train de se passer au lycée Saint-Exupéry, luttons contre les frontières et les discriminations dans notre quotidien, développons une culture de la solidarité, de la désobéissance et de la lutte directe contre toutes ces atrocités légales. En solidarité avec Ibrahima et avec tou-te-s les autres.

Pour la destruction des frontières et un monde de libre circulation des personnes.