La participation croissante aux mouvements contestataires ont mis en évidence l’ampleur des violences policières et leurs banalités. De nombreuses initiatives de solidarité ont alors vu le jour dont la coordination street medic Marseille.
"La « street medic » n’est pas une identité, mais une pratique, au même titre que les « legal team » (soutien juridique), les « trauma team » (soutien psychologique), le « black bloc » (tactique collective permettant d’agir et se défendre en bénéficiant de l’anonymat), les « zones d’autonomie temporaire » ou les « cantines mobiles ». Cette pratique a une histoire et une philosophie, qui remonte au mouvement américain des droits civiques. Elle n’a jamais été neutre, ni apolitique."
( desarmons-les voir : https://desarmons.net/index.php/2019/02/04/mise-au-point-sur-les-menaces-que-nous-recevons/ )
En tant que militant.e, nous nous organisons face à la répression afin de pouvoir apporter des premiers soins. Faire « street medic », c’est être capable d’humilité ; le consentement des personnes blessées et leur implication dans les décisions qui les concernent sont des préoccupations centrales.
Nous sommes avant tout des manifestant.e.s, et reconnaissons toutes formes de luttes légales ou illégales comme moyens d’actions possibles.
Nous tenons à éviter au maximum de reproduire les rapports structurels de domination présents dans notre société (sexisme, racisme, LGBTQI*phobies, validisme, mépris de classe, etc.).
Nous ne sommes pas les auxiliaires de la police ou de la gendarmerie. La Street medic n’est pas une coordination de professionnel.le.s de la santé ou du secourisme, nous partons de la conviction que chacun.e est capable de solidarité.
Les violences subies en manifestations ne sont pas seulement de nature physique. L’intimidation qui sévit est une violence à part entière. Afin d’éviter d’aggraver tout mal être nous veillons à respecter le consentement des personnes aux contacts et aux soins. Ainsi que de faire preuve d’une approche bienveillante et de considération de l’autre dans ses choix. Conscient.e.s des rapports de pouvoir qui existent dans les relations entre soignant.e.s et soigné.e.s, nous ne voulons pas reproduire les mécanismes de dépossession qu’exercent trop souvent l’institution médicale ou les secours officiels.
Les street médics s’inscrivent dans une démarche de lutte anti-répressive.
Nos actions sont :
- La présence en manifestation ou dans d’autres actions.
- Le recensement des blessé.e.s.
- Des communiqués pour dénoncer les violences policières et visibiliser les pratiques répressives.
- Des formations afin de sensibiliser, d’améliorer et de réfléchir sur nos pratiques
- De la diffusion d’informations sur les armes de la police et les risques auxquels on se confronte aujourd’hui pour s’exprimer.
Pour nous les violences d’État, dont font partie les violences policières, sont un problème intrinsèquement politique. Elles sont systémiques, institutionnelles et assumées par le pouvoir. Elles sont loin de n’avoir lieu que dans les manifestations mais sont aussi subies quotidiennement par exemple par les personnes sans domicile, les personnes non-blanches, les personnes exilé.e.s, les personnes sans papier, les habitant.e.s des quartiers populaires, les travailleur.euse.s du sexe, etc…
Nous condamnons et luttons collectivement contre cet emploi de la terreur.
*Lesbienne, Gay, Bisexuel, Transgenre, Queer, Questioning and Intersex