Tu m’écrases, je t’écrase,... des nouvelles de Sahra

Mise en liberté conditionnelle le 18 novembre, elle doit payer une caution faramineuse.
Après 3 demandes de son avocate, sa liberté est accordée sous les conditions suivantes : interdiction de résidence à Aubagne où elle travaillait et où se trouve toute sa famille, 15 000 € de caution, dont 5000 comptants, puis 500 € par mois pendant 20 mois.

Elle est autorisée à travailler à Marseille si un patron lui fait une promesse d’embauche.
A vos réseaux ! Sahra cherche activement du taf depuis.

Voici la cagnotte pour contribuer à :

- Payer les frais d’avocat

  • Payer la caution
  • Rendre son quotidien moins invivable

https://www.leetchi.com/c/liberte-pour-sahra

Aujourd’hui, l’enjeu est d’obtenir une requalification de la peine en correctionnelle. La « victime » s’est constituée partie civile, et s’oppose à requalifier les faits. Ses séquelles sont minimes.

Sahra, 24 ans, Aubagnaise, vient de passer 5 mois aux Baumettes, en détention préventive. Elle est accusée d’avoir tenté de tuer son (ex) compagnon. Dans la nuit du 12 juin dernier, après une énième « dispute », elle aurait pris sa voiture, dans le but de lui rouler dessus.

Le lendemain, sa mère rapporte que Sahra ne donne aucune indication sur les faits de la veille. En état de choc, le regard dans le vide, elle répète seulement « mais pourquoi il a recommencé ».

Comment en est-elle arrivée là ? Quel est le contexte de cette tentative d’homicide ? L’homme qui « accompagnait son quotidien » depuis 6 ans la menaçait sans cesse, la frappait, lui confisquait son téléphone, l’espionnait, la suivait, s’introduisait sur son lieu de travail et de formation, son domicile… (témoignages à l’appui)

Sahra n’est pas restée sans rien faire. Elle s’était rendue au commissariat deux fois ces derniers mois, pour déposer une main courante et une plainte qu’elle a finalement modifié en minimisant les faits, sous l’emprise de cet homme et sous la pression des policiers qui lui ont indiqué qu’avec ce témoignage, son copain risquait une condamnation en prison… Celui-ci aurait d’ailleurs un casier pour d’autres faits de violence. Il n’a donc fait l’objet que d’un stage de sensibilisation aux violences sexistes. Manifestement, ce « stage » n’a pas suffi… Elle a continué d’être insultée, humiliée, violentée… sous l’emprise de cette violence masculine.

Poussée à bout, Sahra n’a pas trouvé d’autres outils pour se défendre face à la domination patriarcale et à la justice sourde à ces cris d’alerte. A peine majeure, elle se retrouve désormais seule plongée dans la machine judiciaire et carcérale.

Nous refusons d’abandonner Sahra à son triste sort. La situation qui l’a mené à agir ainsi est plus complexe, comme pour de nombreuses femmes victimes de violences puis incarcérées.

Dans cette société cis-hétéro-patriarcale, où les femmes, cis et trans, et les minorités de genre subissent systématiquement la violence, au taf et à la maison, dans la rue ou dans la famille, dans les lieux publics comme privés... Où la justice d’une poignée d’hommes cisgenres blancs, riches, reste immobile...Nous n’attendrons pas l’approbation, de cette société pour légitimer notre droit à nous défendre et à riposter face à l’injustice.

Solidarité avec toutes les prisonnières du monde entier.

Signé : Des ami-e-s, des collègues, des sœurs, des militant-e-s.

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