Un 28 avril de feu et de promesses !

Des pluies de lacrymo, des affrontements, du feu, des bakeux chassés, de la casse et un joli blocage des rails !

Énormément de monde pour ce jour de manif. 30 ou 40 000 personnes, ou peut-être même plus, qui sait ? Dans le fond, on s’en fout un peu du nombre de manifestant-es. Ce qui est important, ce sont les actions de blocages et de bordel qui viennent parasiter cette société capitaliste détestée, ce sont les gens qui prennent conscience qu’il faut en finir avec tout ça et pas simplement avec une loi à la con de plus, ce sont les facs, lycées et boites en grève, c’est ce qu’on arrive à construire au fil des rencontres et des actes de solidarité, c’est tout ça et bien plus encore qui comptent vraiment. Certainement pas un simple chiffre abstrait.

Vers 10h30, un cortège autonome des partis et syndicats s’élance de la pref vers le cours lieautaud pour prendre comme à l’accoutumé la tête de manif. 1000 ou 2000 personnes sont présentes.
Arrivé à Baille, le cortège prend à gauche pour éviter la nasse qu’est la place castellane. Dans un gros bordel plein d’incompréhension et d’engueulade, le cortège fait un tour du pâté de maison pour se retrouver devant la queue de manif et refaire un trajet(!) qui venait d’être fait. Rebelote à Baille, on prend à gauche mais cette fois-ci la manif sauvage remonte le boulevard pour aller se frotter aux condés qui bloquent l’accès à la rue Lodi. Même quelques syndiqué-es cgt se sont retrouvé-es là. La rumeur veut qu’ils-elles se soient bousculé-es avec leur service d’ordre qui voulaient les empêcher de nous rejoindre.
Les premiers clash commencent. Les gens tiennent bon et répliquent sans se faire prier. Les poubelles sont renversée et des débuts de barricades voient le jour. Les bakeux cherchent à attaquer le cortège sur les cotés mais se font systématiquement repousser à coup de peinture ou de caillasses. Une merco prend feu plus bas sur le boulevard. Beaucoup de gens sont clairement vénéres et offensifs. Après pas mal de charges et contre-charges, le cortège repart cours lieautaud. La fourgonnette de sud se fait exploser son pare-brise par des tirs tendu de lacrymo. Les poubelles sont maintenant placées au milieu de la route et enflammées.
Toujours sous des pluies de lacrymo, ça redescend ensuite vers la rue de Rome. Des élèves d’une école primaire qui sortaient de classe ont été pris au piège des gaz. Pris de panique, elles-eux et leurs parents et se sont un moment retrouvées mêlé-es au cortège. Rue de Rome donc, des pubs et arrêt de tram prennent cher. On remonte vers le cours lieautaud, la façade de l’église qui aurait pu être le squat manba 3 se prend une bombe de peinture juste pour le plaisir. On bouge ensuite vers le cours ju, non sans avoir fait déguerpir les quelques flics-touristes qui se tenaient virilement contre leurs véhicules en haut de la rue qui donne sur la pref. Sans doute croyaient-ils que leurs lunettes façon terminator allaient les protéger des projectiles. Et pendant ce temps, la casse continue.

Cours ju entre midi et deux, les terrasses des bars et restau sont pleines. Elle se videront vite sous l’épais nuage de lacrimo que ne tarde pas à envoyer les flics. Il faut avouer que ça avait un coté marrant de voir les bobos courir dans tous les sens (lâchez votre taf de merde et la prochaine fois venez équipé-es à la manif avec nous !). Dans la Plaine, le cortège se calme un peu le temps de se retrouver et de repartir vers Longchamps.
Et puis la casse repart de plus belle. Les vitres des arrêts de tram sont quasi systématiquement détruites. Les pubs aussi évidemment. En haut de la rue bénédit, une voiture sérigraphiée de flics nationaux ne semble pas perturbée de voir des centaines de gens se diriger vers elle. Les manifestant-es se mettent au travail sur la voiture mais sont attaqué-es par des bakeux sortis de nulle part. Une fois la surprise passée, un conteneur à verre est renversé, offrant ses trésors aux plus téméraires. Les bakeux se font alors chasser sous une pluie de projectiles. Et cette stupide voiture de flics, plutôt que de partir en courant, décide de se poser à 50 mètres de là, en plein milieu de la route, sur notre chemin (genre avec mes gyrophares magiques, je vais arrêter mille personnes vénéres). Les projectiles volent, les manifestant-es viennent au contact et attaquent ses vitres et sa carrosserie, et la voiture comprend enfin que parfois il faut savoir courir vite si l’ont veut vivre.

Le cortège s’engouffre ensuite dans une entrée de service des chemins de fer. Les rails sont rapidement occupés. Contrairement à ce que disent ces branques de médias, la gare St Charles n’a pas du tout été envahi. Nous ne sommes pas allé là où les flics nous attendaient, mais bien plus loin pour bien plus d’efficacité. Des pneus et des matériaux divers sont enflammés sur les rails. Après un dernier caillassage de flics, les quelques centaines de personnes restantes ont remonté les rails sur environ 1,5 km. La dispersion s’est ensuite fait un peu dans la panique dans les quartiers nord environnant. Le gros des arrestations s’est fait à ce moment-là.
Environ 60 arrestations sont à déplorer. Une bonne partie ont été relâché, encore aucune idée du nombre de gens en gardav. Solidarité avec tou-tes les inculpé-es !

Le 28 avril a bien été un tournant dans la lutte. Beaucoup de gens ont compris que manifester comme on va à la cueillette aux champignons, ça donne des crampes et mal de dos mais pas grand-chose en plus. C’est en bloquant, en foutant le bordel et en sortant des sentiers battus qu’on fait avancer la lutte. Réapproprions-nous l’espace et la rue, faisons en sorte qu’aucun retour à la normale ne soit possible !

Reçu par mail le 28 avril

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