Un hôtel des luttes pour lutter contre le mal-logement ouvert et expulsé

L’ancien Espace Culture a été occupé ce week-end pour lutter contre le mal-logement et reloger les sinistrés de Marseille puis évacué par la police ce mardi 11/12.

L’ancien Espace culture de la Canebière a été occupé ce week-end par le collectif des "occupants de l’hôtel des luttes". Cette occupation a été menée par des militants venant de divers groupes (collectif du 5 novembre, El Manba, Assemblées de la Plaine, Gilets jaunes centre-ville Marseille...) mais aussi par des habitants récemment expulsés des cités Corot et du quartier de Noailles. A travers cette réquisition, ces militants et habitants entendaient dénoncer et lutter contre le mal-logement à Marseille, la spéculation immobilière, la gentrification, les expulsions locatives récentes sans perspectives de relogement, la vie chère...

Rappelons que ce vaste bâtiment est inoccupé depuis la fermeture de l’Espace culture en 2016. Un appel à projets lancé par la Ville en 2017 devait permettre de trouver un nouvel occupant, sans suite.

Lundi soir, “une cinquantaine” de personnes dormaient déjà dans ces locaux depuis quelques jours. Parmi elles, de nombreux migrants qui vivaient pour certains au Parc Corot, dont un immeuble a été évacué la semaine dernière.

Ce mardi vers 17h plusieurs fourgons de police et une centaine de policier sont intervenus pour évacuer les lieux, une heure avant le début de l’Assemblée Générale qui devait s’y tenir. Un dispositif de plusieurs camions de police ont été mobilisé pour l’occasion. De nombreux corps de police ont été dépêchés pour pénétrer dans l’hôtel par le toit et le rez-de-chaussé en même temps.

Environ 150 personnes se sont réunies en soutien aux occupants devant l’Hôtel des luttes fraîchement expulsé. Une petite manifestation s’est improvisée jusque devant les locaux de la mairie du 1er et 7ème arrondissement et a remonté la Canebière jusqu’aux Réformés, finissant en assemblée générale autour de la Fontaine des Danaïdes.

Est-il nécessaire de rappeler que la municipalité préfère dépenser de l’argent public dans la réhabilitation d’une place (20 millions d’euros pour la plaine), la construction d’un mur pour protéger un chantier dont personne ne veut (400 000 euros) et l’intervention de centaines de policiers pour expulser des personnes qui devraient être relogées par leurs services, plutôt que d’investir cet argent pour l’aménagement du large parc immobilier qu’elle possède et qui permettrait de reloger convenablement tous les sinistrées ?

Affaire à suivre....

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