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Durant le confinement, la police nous a montré encore une fois sa haine envers les personnes racisé.e.s, tant le harcèlement, les verbalisations ainsi que les violences se sont multipliées envers les personnes non blanc.he.s. Ceci, bien sûr nous le savons déjà. Mais cette constante impunité policière ainsi que la légitimité de certains discours islamophobes et racistes, visant à "protéger les femmes", ont eu des conséquences.
Elles ont permis à l’extrême droite de reprendre confiance et de retrouver une place dans le discours public. À Marseille, ville pourtant riche de ses luttes antifascistes, antiracistes et féministes, nous avons vu de nouveaux groupes, se disant identitaires et insurrectionnels, se créer.
L’Europe vit une forte croissance de ces luttes identitaires. La situation de ses frontières internes et externes, de leurs fermetures progressives, nous met face à l’extrême violence du fascisme. Comme par exemple l’attaque d’un bateau sur les côtes grecques en provenance de la Turquie, par un groupuscule identitaire.
La France, sous forme de loi, comme celle proposée par Colomb "Asile et Immigration" nous rappelle son accord avec toutes ces dynamiques d’extrême-droites. De plus, en plein période d’élections municipales, nous sommes aussi témoins de discours, de projets et de pratiques racistes, venant des partis politique. Les révoltes en cours contre le racisme institutionnel et ses violences policières nous encourage à lutter contre ces avancées de l’extrême-droite.
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Une des manières de normaliser les idées de l’extrême-droite est l’utilisation des idées dites "féministes" pour viser les personnes migrant.e.s et musulman.e.s ; cela s’appelle le fémonationalisme. Sous le prétexte de "protection des femmes", sont mis en avant des débats autour du voile et du harcèlement de rue. Cette confusion recouvre leur racisme d’un vernis progressiste et laisse une place à la création de groupes féminins, soit disant féministes identitaires.
Nous, féministes antifascistes et antiracistes marseillais-e-s dénonçons cette perspective fasciste d’un féminisme blanc et bourgeois. Notre lutte contre le patriarcat est une lutte contre un système, une pensée et un pouvoir qui bénéficient aux blanc-he-s, aux riches et aux classes dominantes. Les violences économiques et physiques subies par les femmes et les personnes racisé.e.s sont les produits d’un système capitaliste contre lequel nous luttons ensemble.
Le vendredi 12 et samedi 13 juin 2020, plusieurs collectifs marseillais invitent donc à deux temps pour montrer avec force la vivacité de ces luttes et que l’extrême droite ne sera jamais bienvenue, ni ici ni ailleurs.
Vendredi 12
19h Bouffe sur la Plaine
20h Écoute d’une conférence de Rachida Brahim et ateliers pancartes
21h Projection de "A Nos corps défendant" (’ Ian B)
Samedi 13
19h Départ en manif en se joignant à celle contre les violences policières.