Lundi 8 mars, à Marseille, un groupe de soutien à Dimitris Koufontinas composé d’une vingtaine de personnes s’est introduit dans l’enceinte de la Tour CMCI accueillant des bureaux de la Commission Européenne, du Conseil Européen (et accessoirement du World Trade Center), qui ont gardé porte close. Plusieurs messages de soutien ont été distribués et laissés sur place. Une banderole a été déployée.
Depuis maintenant deux mois, les instances européennes et françaises restent muettes au sujet du sort de ce prisonnier politique en grève de la fin depuis plus de deux mois et de la soif depuis trois semaines ! Il est grand temps de les réveiller comme de cibler les entreprises ayant des intérêts dans le pays.
La demande, légale, de Dimitris Koufontinas se résume à vouloir être transféré dans sa prison initiale, Korydallos, près d’Athènes. Condamné à perpétuité depuis 2003, Dimitris Koufontinas est devenu un symbole de l’acharnement du gouvernement conservateur grec, qui lui a retiré méthodiquement les droits auxquels il pouvait prétendre après 15 ans d’incarcération : l’accès à une prison rurale bénéficiant de conditions de détention moins strictes, des autorisations exceptionnelles de sortie, les mesures de rapprochement et le transfert dans une prison à proximité de sa région d’habitation.
Dimitris Koufontinas est désormais entre la vie et la mort ! Une grande partie de la société grecque soutient sa demande (jusqu’aux sociaux-démocrates, aux juges, aux avocats, aux médecins...) que le gouvernement s’acharne à refuser, faisant des courbettes à son éternel soutien américain, lui-même visé depuis 1975 par de nombreuses actions de l’organisation anti-impérialiste à laquelle a appartenu Dimitris Koufontinas. Le gouvernement grec, surtout, s’appuie sur le silence le plus complet de l’Union européenne alors même que la mort du prisonnier serait une première depuis 1981 en Europe, et la mort de Bobby Sand dans les geôles de Margaret Tatcher.
En Grèce, depuis plus de 15 jours, les manifestations de soutien sont massives et quotidiennes, malgré les interdictions de se rassembler et les violences policières systématiques, qui dérapent en parallèle d’un confinement qui n’en finit plus, comme depuis deux jours dans le quartier de Nea Smyrni à Athènes.
Ailleurs en Europe, les actions de solidarité se multiplient, des plus petits messages de soutien aux blocages des compagnies aériennes et aux manifestations à plusieurs centaines comme à Leipzig la semaine dernière. Institutions européennes, entreprises implantées en Grèce, de Grèce, sont autant de symboles de ce soutien au capitalisme carcéral et morbide grec.
Notre seule force, la solidarité, est indispensable. Ne laissons pas l’état grec, en roue libre, assassiner l’un de ses prisonniers pour raison politique en toute impunité.
Pas sans nous faire entendre. Agissons, que ce soit localement, nationalement ou à l’international. Les cibles sont nombreuses, pointons-les !
La Grèce assassine ! L’Europe est complice !