Appel à témoignages sur les nouvelles méthodes de l’état pour expulser les squats

Actuellement, le gouvernement fait passer une nouvelle loi anti-squat « ASAP » qui facilite les expulsions, réduit les possibilités d’occuper des logements vides et criminalise ces occupations. Mais avant même l’application de cette loi, il semblerait que des ordres ont déjà été donnés aux préfets pour réprimer davantage les squats. Voici quelques exemples de ce qu’il se passe ces derniers mois à Marseille et qui nous ont motivé à lancer cet appel à témoignages.

Depuis quelques mois, sur Marseille, plusieurs d’entre nous ont subi la violence de nouvelles méthodes répressives auxquelles nous n’étions pas préparé.e.s.

C’est ce qui nous a motivé à recueillir des témoignages pour les recouper et les diffuser dans le milieu squat afin de mieux s’armer collectivement. Donc si tu as été expulsé.e ou que tu as eu un coup de pression sur ton squat ces derniers mois, envoie-nous ton témoignage à : balancetonexpulsion13@riseup.net en détaillant le contexte et les interactions avec des flics, des huissiers, des gros bras, des proprio’… Tu peux aussi expliquer comment s’est passée ta procédure, ta technique de défense, parce que ça nous intéresse aussi de voir comment évoluent les jugements (délais, trêve hivernale, les arguments récurrents des juges...)
Indique à quel point tu acceptes que ton témoignage soit diffusable (tel quel dans une brochure ou dans un article sur M.I.A par exemple, ou si tu préfères qu’on l’utilise uniquement pour comparer avec d’autres et évaluer la fréquence de certaines méthodes). Tu peux l’anonymiser si tu le souhaites en changeant certains éléments qui peuvent te rendre reconnaissable.

Voici quelques exemples de ce qu’il se passe ces derniers mois à Marseille et qui nous ont motivé à lancer cet appel à témoignages :

- La première méthode est le coup de pression. Une personne assermentée (flic ou huissier) est prévenue par le propriétaire, ou un intermédiaire, et avec ou sans uniforme il use de sa fonction pour mettre la pression. L’huissier ou le flic peut faire un faux constat, mettre la pression avec des collègues ou des gros bras prêts à prendre quelques billets. Menaces, coups sur la porte, tentatives pour rentrer, détérioration de la porte...

- La seconde méthode est l’expulsion illégale : Bien que l’on ait des preuves ou des témoignages qu’on habite un lieu depuis plus de 48 heures/depuis plusieurs semaines, on peut se faire expulser sous un prétexte fallacieux. Ne pouvant pas expulser légalement le lieu, les flics défoncent la porte et embarquent les habitant.e.s pour le motif « de dégradations » ou de contrôle d’identité. Une fois sortie du poste, celleux-ci ne peuvent plus retourner chez elleux.

- En fin de procédure juridique : les personnes sont « expulsables » sur décision du juge, néanmoins, les flics doivent attendre l’autorisation de la préfecture et le concours de la force publique pour venir sortir les personnes de chez elles.
Depuis quelques mois, il semblerait que de nouvelles méthodes soient mises en place pour accélérer les expulsions, éviter de mobiliser « les équipes d’interventions », invisibiliser les expulsions et la violence qui les accompagne.
La première est de pousser à l’auto-expulsion : un policier (en civil) en charge des expulsions passe et donne verbalement une date d’expulsion très proche, conseille gentiment aux personnes qui squattent de partir car vous comprenez bien c’est embêtant de se faire réveiller et braquer par la police à 6h du mat’ pour se faire éjecter de chez soi. Technique de pression et de douces menaces. Si vous restez, parfois il ne se passe rien à la date annoncée. Puis le flic revient frapper, rajouter un coup de pression, jusqu’à ce que les personnes partent d’elles-mêmes. Il peut aussi, en plus de ses visites, vous harceler au téléphone. Si vous êtes en procédure d’asile, il peut vous menacer de nuire à votre demande d’asile. Si malgré cette pression les habitant.e.s restent encore chez elleux, des huissiers accompagnés de la police et de serruriers profitent parfois de l’absence des habitant.e.s pour casser la serrure, poser une porte antisquat (ou installer un vigile à l’intérieur oui oui) et remplissent de faux constats expliquant que les personnes sont parties d’elles-mêmes.
Et hop magie ! Les expulsions sur Marseille ont disparues !

- Et au final quand toutes leurs méthodes dégueulasses n’ont pas fonctionné et que vous êtes légalement expulsables : ils peuvent venir nombreux avec boucliers et flingues braqués sur vous histoire de vous décourager à re-squatter !

Donc si jamais t’as vécu ça ou tu veux parler de choses qui y ressemble à Marseille, t’as des noms d’huissiers ou de flics à balancer ? Tu veux partager ton expérience de répression sur les squats ?
Envoie ton témoignage !

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