La marche sera précédée par une journée de discussions sur des sujets en lien tels que : la frontière et la répression qui en découlent, les détentions dans les CRA, l’exploitation liée aux flux migratoires dans les campagnes de Saluzzo et au-delà, à la maison cantonnière occupée le 31 octobre à 11h
La solidarité est attaquée des deux côtés de la frontière, de la haute Val Susa au Briançonnais.
En Italie, la Casa Cantoniera Occupata offre depuis deux ans un espace libre et autodéterminé à toutes les personnes qui veulent se battre pour la liberté de mouvement. Les principes d’autogestion, d’anti-autoritarisme et de solidarité directe guident notre projet politique. Dans le cadre d’une enquête impliquant plus de 170 personnes, 17 d’entre elles ont reçu une interdiction de séjour sur le territoire frontalier, la première fois qu’une mesure de précaution est confirmée contre une occupation.
En France, la maison occupée à Gap, le Cesai, a été récemment expulsée, ce qui n’a pas empêché la réouverture d’un nouvel espace, Chez Roger. A Briançon, le nouveau maire, Arnaud Murgia, a déclaré une hostilité ouverte à toute initiative de solidarité, avec l’intention de fermer les locaux des Maraudes et le refuge de la CRS, légalement expulsable à partir du 28 octobre. En outre, à la fin de l’été, 60 nouvelles unités de gendarmerie ont été mobilisées à la frontière entre Montgenèvre et Clavière pour augmenter le niveau de surveillance et de refoulement, avec le soutien de la police italienne. Mais, comme le montrent déjà plusieurs cas, la fermeture des frontières, des lieux d’association et de lutte n’a jamais été un facteur dissuasif pour les migrations.
Nous pensons qu’il est nécessaire d’attirer l’attention sur les frontières et les paradoxes qui les caractérisent. Dans ce but, il y a quelques semaines nous avons recommencé à nous promener dans la montagne de Clavière à Montgenèvre, afin de mettre en évidence les injustices engendrées par les aberrantes politiques migratoires européennes. D’une part, la privatisation des forêts et des chemins pour faire place aux terrains de golf et aux pistes de ski, pour l’utilisation et la consommation du tourisme, d’autre part, la présence policière massive placée pour défendre les États forteresses, essaye d’empêcher le passage des migrants, opérant sur des bases raciales et limitant la liberté de circulation de manière discriminatoire.
Face à tout cela, nous pensons qu’il est urgent d’étendre le réseau de solidarité internationale active capable de s’opposer politiquement à ce régime frontalier hypocrite et à ses règles arbitraires et répressives.
Pour toutes ces raisons, nous lançons deux jours de réflexions et de lutte ensemble contre ces prisons infâmes, physiques et non, et contre tous les états et autorités.
La solidarité est notre meilleure arme !
Feu aux frontières !
Pas de frontières ! Pas de nations ! Arrêtez les déportations !