Atelier d’écriture de lettres aux prisonnier-e-s

Pour ne se sentir isolé-e ni à l’extérieur, ni à l’intérieur, parce que la solidarité est importante, et que c’est parfois plus facile d’écrire à plusieurs, retrouvons-nous tous les derniers vendredi du mois au Kiosque, 38 rue Clovis Hugues (Belle de Mai), pour prendre nos crayons, nos feuilles pour créer des ponts par-dessus les murs des prisons.

Attention, exceptionnellement, l'atelier d'écriture prévu le 30 octobre se déplace à la Salle Gueule , dans le cadre du festival de l'Anarchist Black Cross. (voir article consacré)

L’Atelier d’écriture de lettres aux prisonniers : quelques mots contre les murs

La prison est un élément essentiel de la société dans laquelle nous vivons. Une société capitaliste, hiérarchique, qui se nourrit de la compétition et de la guerre de tous contre tous pour entretenir tous les mécanismes de dominations qui étouffent nos vies et l’exploitation qui repousse une grande majorité de gens toujours un peu plus loin dans la misère.
La prison est une soupape, une éponge qui absorbe les inévitables tensions générées par un système mortifère qui élève l’écrasement des autres au rang de modèle de société.

Et leurs murs restent fidèles à la tradition : ils montent toujours plus haut, ils poussent toujours plus vite, ils séparent toujours plus fort. Mais il est toujours possible de contourner ces murs, ou parfois de passer à travers. Écrire est l’une des façons de le faire.

Écrire une lettre, c’est ôter une pierre à ces murs, et la jeter au loin.
Écrire une lettre, c’est ôter une pierre à ces prisons, et construire un pont.
Écrire une lettre, c’est ôter une pierre de nos têtes, et remplir l’espace où elle se trouvait d’un peu d’air libre.
Écrire une lettre, c’est ôter une pierre à l’édifice qui tous les jours menace de nous engloutir nous, nos proches, des inconnu-e-s, nos ami-e-s, nos camarades, les personnes que nous aimons.
Écrire une lettre, c’est jeter une pierre, aussi, jeter une pierre contre l’isolement, contre la solitude, contre la torture blanche, contre la séparation et contre l’enfermement en général.
Écrire une lettre, c’est ouvrir une porte pour parler, pour soutenir, pour étreindre, pour embrasser, pour aimer par-delà et contre ces murs. Pour vivre.

Bref, écrire une lettre, c’est construire la solidarité et, espérons-le, contribuer à construire un monde sans hiérarchies, ni dominations, ni exploitations.

C’est donc dans cette idée de développer la solidarité que se tiennent ces ateliers d’écriture de lettres aux prisonnier-e-s au Kiosque, 38 rue Clovis Hughes (à la Belle de mai), tous les derniers vendredi du mois. On y trouve des enveloppes, des timbres, un classeur d’adresses (que vous pouvez contribuer à faire grossir, si vous souhaitez y ajouter des adresses), des stylos, mais surtout d’autres gens.
Parce qu’il est souvent difficile d’écrire lorsque l’on est seul-e, d’écrire à des inconnu-e-s, d’écrire à des gens que l’on connaît. Pouvoir en parler, voire écrire ensemble, si on le veut, est souvent utile pour dépasser ces quelques freins.

Parce qu’au-delà de la solidarité avec l’intérieur, développer la solidarité à l’extérieur a également énormément d’importance.

On vit toujours mieux quand on vit ensemble, et non pas les un-e-s contre les autres.

En espérant que ces quelques mots en appèleront beaucoup d’autres,

L’Atelier d’écriture de lettres aux prisonnier-e-s
Tous les derniers vendredi du mois à partir de 15h (prochain atelier : le 30 octobre 2015)
A la Salle Gueule

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