Fin juin, fête du bac à Cormaranche, petit village du Bugey. Deux jeunes se posent dans un jardin à côté de la salle communale. La personne qui habite là sort de chez elle et demande qu’ils partent. Le ton monte. Il est flic, met son brassard et sort son gun. Là, un être humain lambda devrait tilter, se dire « Attends, y’a un souci. » Non, les journalistes de la presse tendance néofasciste, du « Progrès » -au « Dauphiné libéré » en passant par l’AFP, trouvent tout à fait normal qu’un flic hors service déboule avec son flingue pour une affaire de voisinage. Il est flic, il a le droit. Il tire. À quatre reprises. Un jeune est blessé à la jambe. Heureusement, le policier se fait désarmer par les fêtards avant de commettre un drame.
La soirée aurait pu leur coûter la vie. Elle va bien leur gâcher : quatre jeunes sont poursuivis pour cette affaire. L’un d’eux a même été écroué vendredi. Aucun des articles ne s’interroge évidemment sur le traumatisme des jeunes qui sont passés à deux doigts de se prendre une balle. Aucun ne se pose de question sur le fait qu’un flic sorte un flingue, pour une affaire de voisinage, et devant des gamins fêtant le bac. Pire, la légitime défense n’est retenue qu’en cas de port de brassard. Dès le départ le policier prévoyait la possibilité de tirer.
Autopsie des techniques policières et journalistiques pour maquiller les violences policières
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