Repris de passamontagna.info.
Il y a beaucoup de gens qui, pour toutes sortes de raisons, essaient de déménager pour vivre sur un morceau de terre où ils ne sont pas nés. S’ils ou elles sont riches, ce sont des « expatrié.e.s ». S’ils ou elles sont pauvres, ce sont des migrant.e.s irréguliers, des personnes « illégales ».
Rien qu’au cours des prochaines décennies, le nombre de personnes contraintes de se déplacer en raison du changement climatique d’origine humaine se situe entre le 200 millions et les milliards. Et la plupart d’entre elles sont originaires de pays économiquement « pauvres », les plus touchés dans un avenir immédiat par la crise climatique que les pays plus industrialisés ont créée. Tout comme les réfugié.e.s fuyant les guerres financées par l’Occident sont de plus en plus nombreux.ses. Ou les plus pauvres qui cherchent une vie meilleure, fuyant les pays où les multinationales et les États les plus riches font tout ce qu’ils peuvent pour s’emparer des ressources naturelles à des prix dérisoires et payer les travailleurs une misère pour créer davantage de profits.
(Sans surprise) que fait l’Union européenne ? Elle augmente le budget consacré à l’externalisation des frontières. Elle augmente le financement pour le contrôle, les passeports biométriques, les moyens de refus. Sélectionner et arrêter bien avant les personnes que le système économique de l’Union ne veut pas voir arriver en Europe ; faciliter les rapatriements ; et gagner à chaque étape du processus.
Ces pages traitent de cette question.
« La frontière européenne n’est plus la Méditerranée, la porte de l’Europe n’est plus la Grèce : aujourd’hui, la frontière est déplacée beaucoup plus au sud. Elle est incarnée par les patrouilles de Frontex au Niger, par les mercenaires marocains qui massacrent des "migrants" à Nador. Par les camps que financent l’UE en Turquie, par les lagers libyens payés par l’Europe, et par leurs patrouilleurs made in italy. Au Soudan, où l’UE finance la dictature d’Al Bashir pour bloquer les réfugiés érythréens, dans le désert algérien au sud de Tamaransset. Aujourd’hui, la frontière de l’Europe se trouve en Afrique, et ce parce qu’elle a été soumise à un processus d’"externalisation", c’est-à-dire de refoulement et de multiplication, ce qui non seulement la rend presque invisible pour la plupart des gens, mais la rend aussi plus gérable, plus organisable et plus testable. »
Nous invitons chacun.e à les télécharger, à les lire et, pour celles et ceux qui le souhaitent, à partager leurs réflexions, lectures et raisonnements.