Le procès de Francesca (dont on peut lire une transcription partielle du déroulé ici) avait donné lieu à un rassemblement de soutien devant le tribunal. Un soutien qui voulait s’adresser à la fois à la personne jugée, mais aussi aux migrants et aux pratiques portées par des centaines de personnes qui refusent de fermer les yeux sur ce qu’il se déroule autour d’elles. Le procureur avait alors demandé 8 mois d’emprisonnement avec sursis et une interdiction du territoire français de 2 ans. Hier, elle a finalement été condamnée à 1000 euros d’amende, verdict dont elle fait appel.
Pour les 4 de la Roya, qui passaient eux aussi en procès au tribunal de Nice pour leurs pratiques de solidarité, le procureur demande 800 euros d’amende avec sursis. Délibéré le matin du 23 juin.
Pour rappel, la France a fermé ses frontières avec l’Italie depuis le 12 juin 2015 pour les personnes n’ayant pas la bonne couleur de peau. Depuis, après de nombreuses luttes du côté italien de la frontière, notamment à Vintimille, la vallée de la Roya est devenue l’un des points de passage les plus empruntés par celles et ceux qui cherchent à venir en France, malgré les barrages militaro-policiers.
Les réactions de solidarité des habitants de la vallée de la Roya, que nous saluons, sont cependant régulièrement sous le coup des attaques des institutions locales, et notamment d’Eric Ciotti, député des Alpes-Maritimes, qui estime que "tous les habitants de la Roya sont des délinquants", et a d’ailleurs porté plainte contre plusieurs d’entre eux. Aujourd’hui, la vallée est militarisée, une pression policière énorme est mise sur ses habitant-e-s.
Il est important de les soutenir, car ils font partie de celles et ceux qui se sont mis-es en jeu pour la liberté de circulation et pour la solidarité concrète avec les migrants.
Contre cette dynamique répressive et le "délit de solidarité", le collectif Délinquants Solidaires s’est par ailleurs mis en place.