[CHANGEMENT DE PROGRAMME] Contre les frontières et le fascisme d’Etat : Organisons-nous !

Dans le cadre du mois contre les violences policières du 13.11 au 13.12, un week-end d’informations et de mobilisation contre les violences policières aux frontières et la collaboration répressive entre Etats. C’est les 11 et 12 décembre !

Suite à la propagation du COVID-19 dans notre réseau restreint, on se voit obligé.e.s d’annuler la soirée prévue du Samedi soir à la Dar Centre Social Autogéré avec Karaoke et DJ. Ce n’est que partie remise !

Les discussions publiques du week-end autour des frontières et des violences policières sont par contre maintenues au vue de leurs importance pour nous toutes et tous, en portant bien évidemment une attention particulière à la protection de tout le monde.

Samedi 11 décembre à partir de 18h à la Dar (127 rue d’Aubagne) : soirée d’informations sur la situation aux frontières avec des collectifs actifs à la frontière de Calais, Briançon et Turin, Vintimille. Suivie d’une soirée de soutien au collectif el Manba : Karaoké et DJ !

Dimanche 12 décembre infos sur les murs de Marseille !!

En 2015, 28 des 34 Etats membres de l’Union Européenne se retrouvent au Sommet de la Valette pour lancer une vaste stratégie de renforcement de l’externalisation de ses frontières en collaboration avec certains Etats Africains, venant alors compléter Frontex. Ces dispositifs créent des situations meurtrières en Lybie, en mer méditerranéenne et encore dans le désert au nord du Niger ou sur la route des Balkans pour ne citer que les plus connues.
Dans le même temps, les Etats Européens renforcent leur contrôle aux frontières intérieures de l’Union, comme ont pu le vivre à Vintimille des milliers de personnes cherchant à passer de l’Italie vers la France. Depuis lors, la militarisation et la répression aux frontières ne cessent de s’aggraver de manière alarmante. Des personnes en situation de migration sont pourchassées, tabassées, enfermée, tuées. Des militant.e.s et personnes solidaires sont poursuivi.e.s en justice, perquisitionné.e.s, surveillé.e.s. A la montagne comme en ville les espaces d’autogestion sont attaqués. Les Etats voudraient anéantir les initiatives à la frontière et les luttes pour la liberté de circulation et d’installation, mettre à mal celleux qui s’organisent au quotidien et qui s’opposent au dispositif anti-migratoire qui contrôle, sélectionne et tue. Il en est de même en ville où la répression policière et la traque aux personnes sans papiers sont quotidiennes et sans relâche dans un "état d’urgence" continu. Aujourd’hui, l’actualité dramatique à la frontière entre la Pologne et la Biélorussie est dans la continuité de cette politique meurtrière.

À Calais, depuis la fermeture des frontières avec le Royaume-Uni, il est devenu beaucoup plus compliqué et dangereux pour les migrants de se rendre en Grande Bretagne. Dans les dernières semaines deux personnes exilées sont décédées, une autre a été portée disparue et plusieurs centaines ont été secourues en mer à la suite de naufrages de plusieurs embarcations de fortune. Les campements des exilés sont démantelés tous les trois jours par les forces de l’ordre et la pression policière mise sur la moindre initiative solidaire est constante.

A Briançon, les tentatives d’ouverture de lieux solidaires du côté italien comme du côté français sont systématiquement réprimés. Rien qu’à la frontière de Montgenèvre, il y a eu trois expulsions en sept mois. En octobre, la fermeture du refuge solidaire à Briançon provoque une situation de crise, l’Etat renforce le dispositif policier à la frontière, rendant le passage encore plus difficile et dangereux en plein hiver. Sous pression de la région, la ligne de bus Zou reliant alors Turin à Clavière est supprimée, et l’accès à l’unique correspondance restante ne se fait plus que via une réservation internet.
En réponse au courrier du refuge solidaire, la préfet envoi une lettre à tonalité fasciste dont voici la phrase finale : "Ce dispositif renforcé à la frontière et les contrôles renforcés dans le Briançonnais, nous permettent à ce stade une gestion maîtrisée des flux et aucun dispositif d’accueil ne sera initié par nos soins". Vous pouvez lire le courrier dans son ensemble en bas d’article.

En mai 2021, à cette même frontière entre Clavière et Briançon a lieu une manifestation noborders, qui visait à visibiliser et dénoncer les violences policières commises envers les personnes en exil et à continuer à lutter plus largement pour la fin du régime des frontières, régime qui continue à assoir et préserver les intérêts économiques des riches des pays du nord sur la base de l’exploitation des ressources humaines et environnementales de personnes précarisées, notamment dans les pays du Sud. Les slogans "feu aux frontières" comme "anticapitaliste" étaient donc de la partie. Des affrontements ont eu lieu avec la police française à travers monts et prairies, laissant place a des scènes de glissades et chutes policières par ailleurs assez marrantes. Suite à cette mobilisation, Emilio, camarade itialien, a été arrêté à Turin. Son extradition a été actée vendredi dernier, malgré son recours. Il est accusé par l’Etat français de violences sur agent. Un mois après le verdict des 3+4 de Briançon, l’État français n’hésite pas à repasser à l’attaque, en mettant en place un dispositif aberrant comme l’extradition.

Ici, à Marseille, les politicien.es de la nouvelle mairie élu.e.s sur un programme "de gauche" se targuent d’en faire une "ville d’accueil", tandis que les expulsions des squats des personnes sans papiers ou demandeuses d’asile continuent, que les polices ne cessent de réprimer et violenter dans les rues la liberté de mouvements de personnes exilées, que le CRA de Marseille reste continuellement plein, avec pour but l’expulsion des personnes qui y sont enfermées. Les occupations de bâtiments vides, les grèves de la faim dans les CRA, et toute forme de solidarité et de mobilisation active ne cesseront pas tant que le droit d’installation de tous.tes n’existera pas.

Les Etats européens mènent une politique raciste ultraviolente qui fait le lit du fascisme. Parce que nous ne voulons pas en être les complices : organisons-nous !
La collaboration entre États européens pour la répression des personnes exilées comme des personnes en lutte contre les frontières ne restera pas sous silence en France !
Contre les frontières, pour une solidarité combative d’aide au passage aux frontières comme dans les villes, contre la répression et les violences d’État ! Rendez-vous samedi 11 et dimanche 12 décembre !

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