Mi-décembre, Greenpeace et d’autres ONG « dévoilaient un classement dans lequel Marseille était dernière en matière de lutte contre la pollution » [1]. La semaine d’après, la métropole a présenté comme solution la création d’un zone de faible émission visant à exclure du centre-ville les voitures les plus polluantes. 314 000 habitant.es seront concernées par le périmètre.
Écolo la mesure ? Pas plus que la taxe diesel qui a lancé le mouvement des gilets jaunes l’année dernière. Parce que quand on parle de justice climatique, cela veut précisément dire que ce ne sont pas les plus pauvres qui doivent passer à la caisse ! Avec le diesel, cela impactait majoritairement les travailleurs et travailleuses pauvres, alors que le carburant des riches, celui des avions et des bateaux de croisière par exemple, est lui toujours exempt de ces taxes.
Et bien là c’est pareil. Diminuer les particules fines c’est bien, mais plus de la moitié des rejets à Marseille sont causés par les bateaux de croisières qui font tourner leurs moteurs diesels dans le port alors qu’ils sont à quai (vous noterez que les terminaux des croisières sont situés juste de l’autre côté de la frontière du périmètre). Plutôt que de taper sur la voiture du prolo, on pourrait commencer par le paquebot du touriste !
Et puis, développer les transports en commun, les rendre gratuits comme cela a été refusé par la métropole à l’automne, ou même, augmenter les salaires !
Il faut arrêter d’accepter le discours qui promeut l’idée que ce serait les pauvres qui polluent. Certes, quand on a pas de thunes, on peut pas acheter une voiture neuve à faible émission ou électrique, manger bio et acheter que des produits d’artisans locaux. Mais ce n’est pas nous qui prenons l’avion à tout va, et créons les systèmes économiques qui nous empoisonnent.
Par exemple, la préfecture vient d’autoriser l’usine Alteo de Gardanne à continuer à rejeter ses boues rouges chargées de cadmium et d’arsenic dans les calanques pendant 5 mois en dépit des normes environnementales