Les loyers flambent, les logements deviennent rares, accaparés par la tendance du marché de l’immobilier, Airbnb et son flot de merde ultralibérale. Des dizaines de milliers d’annonces rien qu’au centre de Marseille, 2ème ville en France …tant et si bien que la mairie a renoncé à y mettre le nez.
Des propriétaires cassent nos baux pour se jeter dans les nouvelles niches fiscales accordées aux plateformes par le gouvernement (jusqu’à 71% d’abattement). Les agences immobilières se frottent les mains : la rareté augmente les prix du m2. Des immeubles en péril réouvrent pour acheteurs pétés de thunes ou touristes d’un soir.
En parallèle, les commerces branchés se banalisent, les valises à roulette se répandent.
Mais point de ruissellement : l’inflation s’accentue et le mal logement persiste pour nous, à la merci des appétits financiers et baladés par des élus flottants. Marseille subit de plein fouet cette brutale transformation qui porte un nom : gentrification.
Acculé.e.s ? certainement. Impuissant.e.s ? Wallou !
Au travers de la coordination des luttes anti-gentrification, depuis une année, des collectifs et des habitant.e.s s’organisent et ripostent ! Charivari de conciergeries, certification « gentrificateur de merde » pour les commerces qui spéculent sur notre dos, invasion visuelle sur les murs du quartier, soutien aux occupations, jeux de piste et carnaval revendicatifs … Toute nouvelle bonne idée à sa place, tant qu’elle enraye le processus d’accaparation du logement.
Cette rentrée, face à l’ampleur du désastre, on passe à la vitesse supérieure. La coalition du printemps marseillais, a été élue sous la promesse d’un changement au printemps 2020, à la tête d’une ville endeuillée par les effondrements de la rue d’Aubagne le 5 novembre 2018 et par des années de politique d’insalubrité. Mais les délogements s’accélèrent : après le péril par l’argent !
La coordination invite toutes celles et ceux qui se sentent concernés à la rejoindre, à partir de lundi 9 octobre 18h30 à Manifesten (59 rue Thiers), et chaque quinzaine, pour organiser la grande manifestation du 5 novembre prochain. Et lancer un mouvement d’ampleur, avec pour objectifs : retrouver des logements décents et accessibles, mettre à mort Airbnb à Marseille.