Comme dans de nombreux pays européens, l’Allemagne connaît un climat islamophobe. Les femmes musulmanes qui portent un voile en sont particulièrement touchées par cela. Cette semaine, le quotidien taz a rapporté le cas d’une femme de Hambourg portant un foulard qui s’est vu refuser un job d’tété au supermaché Edeka à cause de son voile. Cette semaine, le Conseil des ministres du Baden-Wuerttemberg a également décidé d’interdire les voiles intégraux couvrant le visage dans les écoles. Bien que les cas de tels recouvrements soient extrêmement rares, le porte-parole du gouvernement a affirmé qu’ils doivent être interdits, car ils ne seraient pas compatibles avec une société libre.
Cette décision fait suite aux polémiques sur cette question qui n’ont cessé d’être soulevées par la droite et la gauche européenne durant ces 15 dernières années. Aux Pays-Bas, au Danemark, en Autriche, en Bulgarie, en Belgique, en France, mais aussi en Suisse, les politicien·ne·s conservateurs et conservatrices instrumentalisent des arguments féministes afin de faire adopter des législations islamophobes. La burqa, qui est rarement portée dans ces pays, fait constamment l’objet de débats sans que les femmes qui la portent ne soient impliquées d’aucune manière dans ces discussions, bien que les décisions ne concernent en fin de compte que ces personnes. Elles sont alors de plus en plus stigmatisées et ont un accès de plus en plus difficile aux activités publiques.
Les exemples de débats publics, de votes et de situations quotidiennes islamophobes sont également nombreux en Suisse. Outre l’interdiction des minarets et la controverse constante autour de la burqa, il est également courant en Suisse que les femmes portant le foulard se voient refuser l’accès à certains emplois, par exemple dans les fonctions publiques à Genève. Il est également fréquent que les femmes portant le voile se voient refuser l’accès à des emplois dans les supermarchés, les maisons de retraite ou les hôpitaux.