Dans la nuit du dimanche 3 Septembre, veille de rentrée, des ouvriers mandatés par la Soleam et escortés par la police, sont venus en catimini avec des lampes frontales détruire les constructions fabriquées et installées par les habitants et habitués du quartier.

Une discrétion à peine gâchée par les râles des moteurs de tronçonneuses. Des tables, des bancs, de l’estrade, du tableau d’affichage, jusqu’au panneau expliquant la remise en marche de la fontaine, il ne reste plus rien.

Ces constructions étaient à la fois un des symboles de la lutte contre le réaménagement de la place, à la fois ce qui permettait à tous de continuer à se réunir et à vivre sur cette place. Ce n’est pas la première fois que la mairie détruit les tables de la plaine ; cette fois-ci, elle a choisi d’agir dans l’ombre, craignant sans doute que le plein jour donne lieu à une répétition de ce qui avait terni leur réputation la première fois, à savoir le recours à la violence pour arracher en même temps que les tables ceux et celles qui les défendaient.

Qui prétend agir avec transparence n’opère pas en secret.

Si cette première fois la mairie n’avait pas senti le besoin de justifier cet acte ridicule, cette fois ci la destruction s’est déroulée sous couvert de la relocalisation des forains dans le square. Or, des discussions entre le quartier et les forains avaient déjà abouti à la conclusion que les constructions ne gênaient en rien le déplacement des stands rendu nécessaire par le début des travaux de remise en état des canalisations d’eau potable. Ce qui gène les forains c’est les grilles qui empêcheraient la circulation des clients. Ce mardi matin, premier jour du marché en chantier, aucun forain a occupé l’espace libéré dans le square...

La stratégie est claire : neutraliser toute opposition au projet de réaménagement en mettant en scène un antagonisme inexistant entre opposants et travaux de bien commun, tout autant qu’entre les nécessités des forains et celles de la lutte. Le projet mortifère de la Soléam a déjà été maintes fois exposé et dénoncé par les opposants : faire table rase d’un quartier vivant au bénéfice d’un plan lisse et touristique ayant pour seule richesse le profit.

« Ce qui se fait sans nous, se fait contre nous »

Nous recevons de plus un récit subjectif de la manif' du 9 contre la Soleam :

Hourrah c’est la rentrée des copains et des copines ! Les tables de la Plaine sont défaites, mais nous pas ! Aujourd’hui de la Plaine s’est élancée une fantastique manif. Notre joyeux cortège, armée de tables, de chaises, de transats multicolores et de boiseries de toutes sortes déferle bruyamment, destination la Soleam. On est décider a leur restituer, comme nous l’entendons, tout leur mépris… De fait, nous leur restituons aussi les débris de leur forfaiture : les deux socles de béton qui ancraient nos tables ont été re-cimentées sur le pas de leur porte sis au no 43 de la Canebiére. Qu’on se le dise : nos fondations sont fertiles et charpentées : elles sont en capacité de repousser. Ne touchez pas a la Plaine, ôtez vos sales pâtes de la ! Rdv (faites chauffer la connexion) lundi 11 septembre a 18h00…. sur la Plaine. Debat public, micro ouvert. Yo !