Gueule de bois de lendemain de manifestation à la cité Air-Bel

Au lendemain de la manifestation du 9 novembre commémorant les effondrements rue d’Aubagne, le Collectif « Il fait bon vivre dans ma cité » des habitants d’Air Bel dénonce les conditions insalubres entretenues par les bailleurs et les pouvoirs publics.

Samedi 9 novembre, quinze à vingt mille Marseillais étaient dans la rue en solidarité avec les victimes du mal-logement dans notre ville : les 8 morts rue d’Aubagne, les 4000 délogé.es de cette année, mais aussi les 100.000 habitants d’appartements insalubres estimés par la Fondation Abbé Pierre.

Les habitants de la cité Air-Bel (1200 familles, XIe arrondissement), dont le collectif « Il fait bon vivre dans ma cité », faisait partie des co-organisateurs de cette grande marche, se réveillent au lendemain de cette immense mobilisation avec l’urgence de passer aux actes et que les moyens soient enfin mis pour des conditions de vie décentes.

Dans la nuit de samedi à dimanche, les pompiers ont dû intervenir pour couper une fuite d’eau dans les compteurs, qui a complètement inondé un appartement vide et celui de l’étage au-dessous, rendu inoccupable. Les pieds dans l’eau, sans électricité, les habitants ont contacté le bailleur (Logirem) qui a indiqué qu’il interviendrait "dans la semaine" et a invité les occupants à se reloger à l’hôtel qui serait remboursé plus tard.

Une grande partie des logements de la cité n’ont toujours pas le chauffage allumé au 11 novembre, alors que les températures continuent de baisser. Tout ceci s’ajoute aux problèmes continus d’abandon de la cité, à l’image des quartiers populaires de Marseille, par négligence et absence de prise de responsabilité des autorités compétentes.

Le Collectif Air Bel interpelle depuis des mois l’ARS sur le sujet des punaises de lit afin que des actions de santé publiques soient mises en œuvre pour lutter contre ce fléau qui sévit sur Air Bel comme sur toute la ville, entraînant démangeaisons et maladies de peau, troubles du sommeil, anxiété, désocialisation des familles et particulièrement des enfants, avec tous les risques psycho-sociaux associés. Comment expliquer que quand l’Alcazar est touchée, comme ce fut le cas le mois dernier, les mesures sont prises immédiatement afin de décontaminer alors que les habitants des quartiers populaires sont encore livrés à eux-mêmes, manquant d’informations et des moyens suffisants pour répondre à cette crise de santé publique ?

Les Marseillais qui étaient dans la rue samedi 9 novembre réclamaient un logement et une vie dignes pour tous et toutes dans notre ville. Cela doit commencer par une action immédiate dans les quartiers populaires, en soutien aux collectifs et aux associations qui tirent l’alarme dans le vide depuis trop longtemps. N’attendons pas un nouveau drame du mal-logement pour réagir.

Collectif « Il fait bon vivre dans ma cité »

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