Selon ce rapport, le tir de grenade qui a touché au visage [Zineb Redouane] à la fenêtre de son appartement marseillais, le 1er décembre 2018 lors d’une manifestation de « gilets jaunes », « a atteint la victime de manière totalement accidentelle ».
Pourtant, non n’avons que faire du degré d’intentionalité dans le geste du CRS qui a tué Zine Redouane. Le problème est que la police dispose d’armes qui donnent la mort. Volontairement ou non. Si le geste était accidentel cela rendrait cette police encore plus coupable et la mort de Zineb Redouane encore plus impardonnable. Parce que la police possède des armes avec lesquelles elle nous tue. Volontairement, par accident, par négligence ou par mépris.
Si ce geste était accidentel, jamais cela n’effacerait la rage qui nous habite quand nous pensons aux dizaines de personnes que la police a tuées. Jamais cela n’effacera le fait que celles et ceux qui sont les victimes de ces "accidents" sont d’abord les personnes racisé.e.s et les classes les plus précaires de la société.
Le fait que le rapport d’expertise qui disculpe le CRS tireur arrive en plein mouvement contre les violences policières et le racisme, à quelques jours d’une manifestation et d’un week-end antifasciste et antiraciste appellé par tous les collectifs concernés par ces violences, résonne comme une insulte.
Le fait que ce rapport arrive quelques jours après les annonces de Castaner promettant une reforme de l’IGPN et un haro sur le racisme dans la police est la plus belle demonstration de la démagogie avec laquelle nous parle ce gouvernement. C’est encore une preuve qu’il n’y a rien à attendre des institutions qui ne font que se couvrir les unes les autres, que la seule façon de désarmer la police sera de le faire par nous même.