L’avenir des sites participatifs locaux ? Le retour vers le papier !

Une réflexion en cours sur l’Atelier médias libres sur les sites d’infos comme Paris-luttes ou d’autres à partir d’observations sur le fonctionnement des journaux papier.

Depuis une quinzaine d’années, l’arrivée d’Internet a profondément modifié les modalités d’expression de l’ensemble des militant·e·s. Les plate-formes de publication participative ont émergé au début des années 2000 en balayant les pratiques collectives qui permettaient jusqu’alors de réaliser un journal. Pour le meilleur : l’ouverture à des voix différentes, la prolifération des expressions, la coordination en temps réel, l’explosion de la diffusion et la mise à disposition de tous et toutes de textes jusqu’alors difficilement trouvables… Mais aussi parfois pour le pire : l’agrégat de contenu plutôt que la coordination, le flux plutôt que la réflexion, la dissension plutôt que la complicité…

Voici quelques notes pour jeter un œil, quinze ans après, sur les pratiques des journaux "papier" et voir en quoi celles-ci pourraient renforcer nos sites participatifs locaux, cette formidable promesse de machines de guerre qui restent à concevoir ou à améliorer. En tentant de saisir ce que pourraient apporter des déclinaisons papier aux sites locaux, un vieux serpent de mer, en réfléchissant à comment ces pratiques pourraient insuffler une nouvelle dynamique, tout en conservant les possibilités fantastiques d’une publication quotidienne et ouverte.

Le journal, espace de coordination et d’entraide

1. Anticiper et s’organiser. Les temps longs d’un journal papier permettent de s’organiser plusieurs semaines voire des mois à l’avance, à la différence de nos sites qui ont un fonctionnement de flux. Cela donne l’occasion de prendre plus de temps pour écrire des articles de qualité ou de formats différents (enquêtes, entretiens, rubriques régulières, cartographie, reportages photos, etc.). Par ailleurs, pour un journal la disponibilité de la personne qui maquette, les rendez-vous chez l’imprimeur… sont autant de "deadlines" qui permettent de structurer une temporalité commune. Sur nos sites, cela pourrait s’organiser autour de dossiers à publier à telle ou telle date.

2. Sur papier, on se donne le temps de se relire et de s’aider. L’aspect collectif de la réalisation d’une version papier de nos sites permettrait de remettre en valeur les pratiques d’édition collaborative pour rendre plus accessibles les articles. Une pratique à rebours de la publication individuelle sur certains blogs, les réseaux sociaux ou les sites en open publishing strict.

La suite à lire sur l’Atelier médias libres.

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