Des petites vidéos de Quibdó et de Buenaventura ci-dessus
Pour les personnes ne connaissant ni la Colombie ni Buenaventura, voici un article traduit en 2014, portant sur les CASAS DE PIQUE, les maisons de torture et de découpe utilisées par les paramilitaires d’extrême droite contre la population ne pouvant (entre autres) payer la vacuna (le "vaccin")... mais aussi sur tout le système économique faisant des habitantes les héritierEs de l’esclavagisme et du colonialisme.
Avec la victoire du NON à la paix avec la guérilla des FARC-EP au référundum du 2 novembre dernier, les paramilitaires sont plus forts que jamais, pourtant la population se mobilise plus que jamais.
Pour plus d’infos préalables sur la Colombie, voir le site du PASC et les autres articles déjà parus sur MIA...
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HERITIERS DE L´ESCLAVAGISME A BUENAVENTURA
Le sang jaillit, comme les cris de celleux qui se font découper quand leurs corps sont réduits en poussiere, à travers les parois en bois, qui séparent les maisons dans les barrios de Bejamar. Sur les murs, il reste des traces de ce que fut un jour du sang et qui petit à petit disparait avec la crasse.
Mais l’oubli tue, les personnes non identifiées, celles qui ont déja été assassinées ou ont disparu, apparaissent au milieu du tumulte, de la terreur et de la peur.
Les gens n’en peuvent plus.
Là-bas, à Buenaventura, on ne se projette pas, mais un modèle de développement devient institution, rempli de pub et de mort.
Là-bas, les métaux ne sont utilisés que pour la violence et le contrôle sur chaque coin de rue à travers les jeunes afrodescendants lies au paramilitarisme. Par ce neo-esclavagisme se consolide un contrôle du territoire conforme aux exigences du marché mondial.
En passant par les quartiers de Buenaventura, se figent les images du trafic des africains pour les Amériques, mais dans les temps dits modernes.
Regarder la mer et les milliers de charognes qui piquent les poissons et leur nourriture, c’est constater la cadence infernale avec laquelle les corps sont réduits en marchandise ou en pêche potentielle, selon la norme paramilitaire.
Quelques unes des belles petites afrodescendantes de 12 -14 ans, sont "initiées" sexuellement par les paramilitaires.
Quand les paracos sont lassés, elles sont délaissées ou dirigées vers le monde du commerce sexuel, qu’ils dirigent également. Sinon, elles sont assassinées. Ça fait partie du contrôle social.
Les assassinats se font aussi pour ne pas avoir payé l’impôt. C’est pas forcement plus de 2 dollars mais les gens ne peuvent pas toujours payer. On ne gagne pas toujours ce que l’on espère… mais ça, les paracos ne le pardonnent pas.
À Buenaventura, tout le monde paye… jusqu’aux petits vendeurs ambulants de café, les cuisinières qui bossent dans la rue. Sinon, c’est imposible de travailler voire de survivre.
De passer par ces quartiers c’est se rendre à l’évidence que ce qui prime c’est la force et l’exclusion.
Les personnes afrodescendantes vivent entourées d’eau mais ne comptent pas sur l’eau potable ni les ramassages d’ordures.
80% de ses habitantEs vivent dans la pauvreté et 63% n’ont pas d’emploi dont les revenus donnent de quoi survivre, et ce, même pour celleux qui sont chargé de couper en morceaux d’autres êtres humains, jusqu’à épuisement.
50% du commerce exterieur colombien passe par Buenaventura, jusqu’à rapporter selon certaines sources 4 milliards. [pas indiqué si c’est par an...]
Mais toutes ces situations liées à la corruption traditionnelle s’ajoutent aux grands projets édifiés comme la nouvelle ère du tourisme et de l’économie de laquelle sont excluEs ou occultéEs les pauvres qui reçoivent les déchets de ceux qui se reposent ou jouissent du panorama.
Buenaventura est l’une des municipalités les plus militarisées de Colombie. Et l’idée n’est pas de protéger les personnes mais bien le commerce.