La plupart étaient cagoulés, équipé d’armes de poing et de fusils d’assauts et accompagnés d’agents des renseignements, eux aussi cagoulés. Des papiers administratifs appartenant à l’un des occupant.es ont été confisqués en même temps que la totalité du mobilier. Malgré les multiples demandes visant à les récupérer, en témoignant de leur importance, n’ont été retournés que mépris et propos racistes ("retourne en (pays d’origine)").
Véritable lieu de convergence et de partage ouvert le 1er juin dernier, dans la suite de l’acte 29 des gilets jaunes, la Maison du Peuple était aussi la maison d’une demi-douzaine d’habitant.es qui se retrouvent aujourd’hui à la rue.
La Maison du peuple a été installée dans un ancien pôle emploi fermé et vide depuis 3 ans. Ces locaux laissés vacants sont la propriété d’une des nombreuses sociétés immobilières de la richissime famille Guedj, liée aux projets de spéculation des aménageurs métropolitains (Terrasses du port, fermeture des raffineries sur l’étang de Berre, etc.). Une vente du bâtiment était en cours avec le département de Martine Vassal, qui souhaite y établir un nouveau dispositif de la chasse aux pauvres appelé cyniquement "Pôle d’insertion" : en fait une nouvelle manière de traquer les personnes bénéficiaires des minima sociaux et de leur couper tout revenu.
Marche 1 an après les effondrements, commémorer ? Non, le 5 novembre 2018 n’est malheureusement pas fini...
Ce texte publié par la Maison du Peuple de Marseille vient préciser l’appel à manifester le 9 novembre dans la cité phocéenne (15h métro Notre Dame du Mont / ligne 2). Pour aller au-delà de la commémoration des (...)
Dans une ville comme Marseille, où l’on n’a plus de mots pour décrire le scandale du logement indigne et des profiteurs, où l’on s’apprête à commémorer dans la rage les effondrements de la rue d’Aubagne du 5 novembre 2018, les 8 mort.es qui s’en suivirent, ainsi que le meurtre de Zineb Redouane, dans une ville où les autorités ont délogé plus de 4000 personnes et 359 immeubles, dans une ville où on rase des quartiers entiers (Les Crottes, Bougainville,... ), rejetant encore plus loin vers la périphérie les gens modestes, l’expulsion de la Maison du peuple vient s’ajouter à la longue liste d’actes de guerre menés par les autorités métropolitaines et préfectorales contre toute forme de solidarité entre les populations précarisées.
La Maison du peuple est un espace occupé et autogéré par ses habitant.es et habitué.es, ses voisines et voisins, ses sympathisant.es de tous horizons. À l’image du squat 59 Saint-Just, cette occupation de locaux vides est aussi une manière de répondre par les actes à l’abandon programmé et la politique de mise à la rue des personnes délogées. Et à la tentative d’embourgeoisement à marche forcée du centre-ville.
Elle a su regrouper et fédérer en quelques mois d’existence des collectifs de quartier, des gilets jaunes, des syndicalistes, des exilé.es en lutte, et de nombreuses soirées débat discussion y ont été organisées (sur la démocratie directe et le municipalisme, sur les violences policières avec le comité Adama et la famille de Zineb Redouane, sur les luttes des McDo et des femmes de chambre, etc.). C’est aujourd’hui un centre social très fréquenté qui disparaît... Mais qui renaitra vite, soyez-en sûr.
Plus que jamais nous appelons tout le monde qui se sent concerné.es à se joindre à la manifestation samedi 9 novembre 15h, départ métro Notre-Dame-du-Mont, pour une marche de toutes les colères urbaines. Pas de justice pas de paix !
Gaudin, Vassal, Nunez, Castaner, vous faites la guerre au peuple ? Nous vous chasserons.