Nous organisons cet hébergement alternatif non pour pallier durablement les carences du Conseil Départemental et de l’Office d’Immigration et d’Intégration (OFII), mais pour alerter une fois de plus sur leur volonté politique de surseoir à leurs obligations de protection de l’enfance et d’hébergement des demandeurs d’asile. En effet le CD reconnaît aujourd’hui avoir les moyens financiers d’accueillir dignement les jeunes, mais prétend qu’il s’agit de « politique migratoire » et que c’est donc à l’Etat de prendre la situation en charge.
Nous rappelons que cette position est contraire à toutes les lois de Protection de l’Enfance, dont le CD est responsable, et qu’elle méprise toutes les décisions de justice qui le rappellent.
Nous regrettons que seul.es les mineur.es et familles que nous côtoyons soient mis.es à l’abri à la suite de chacune de nos actions, et que les autres, encore plus isolé.es, continuent à errer sans aucune protection. Le Conseil Départemental et l’OFII savent exactement et mieux que nous quels sont ceux qui ne bénéficient pas d’un hébergement, et qui ne devraient pas avoir à compter sur les solidaires.
Nous nous associons aux organisations qui accompagnent ces familles vers l’accès à leurs droits, comme celles qui composent le Réseau Hospitalité. Le CD et toutes les institutions concernées (OFII, Préfecture) doivent mettre en place conjointement une procédure permettant à ces enfants de continuer à vivre dans leur famille dans des conditions décentes, puisque ces familles ont toutes droit à un hébergement en tant que demandeurs d’asile.
Aujourd’hui 9 janvier 2019, 204 personnes (41 familles en demande d’asile, 122 enfants de 5 jours à 17 ans dont 2 handicapé.es et 57 mineurs isolés dont 4 avec OPP, 5 femmes enceintes de plus de 8 mois) séjournent dans le bâtiment dans lequel le Diocèse a décidé de remettre l’électricité et le chauffage, (et 3 bébés sont né.es depuis le début de l’occupation !). Nous remercions le Diocèse pour son engagement, alors qu’il appartient au CD et à l’OFII de supporter la charge que représente cette occupation.
Nous luttons pour que le CD et les services de l’Etat remplissent leurs obligations légales, et pour cela qu’ils s’engagent sur :
- la création d’au minimum 100 places d’accueil d’urgence pour accueillir dignement tous les jeunes qui se déclarent mineur.es et isolé.es
- l’ouverture de places en maison d’enfants à caractère social (MECS) pour accueillir les mineur.es dès la décision de justice ordonnant leur placement provisoire, et de places en CADA pour tous les demandeurs d’asile.
- l’égalité dans la prise en charge de tous les enfants, sans distinction d’origine, et l’abandon de tous les critères de tri ou de priorisation pour les mettre à l’abri
- l’application effective du droit inconditionnel à l’hébergement inscrit dans la constitution.
Nous appelons toutes les organisations concernées par ces situations à exprimer publiquement leur soutien.
Et nous remercions toutes les organisations et personnes qui apportent leur soutien, moral, financier, matériel, ponctuel ou organisé et pérenne, qui montrent que nous sommes nombreux et nombreuses à refuser que des personnes soient privées de leurs droits au prétexte qu’elles sont de nationalité étrangère. Et nous continuerons à lutter pour un accueil inconditionnel !
Nous nous retrouverons
vendredi 11 janvier à 10h
devant le Conseil Départemental,
aux côtés des résidents du 59 St Just,
pour rappeler aux services de l’Etat leurs obligations légales.
Venez nombreux et nombreuses nous y rejoindre !
Le collectif 59 St Just
Contact : 07 53 42 32 75
Liste des coups de mains dans l’article suivant paru fin décembre
Ça s’active à St Just !
Une semaine déjà que le bâtiment a été ouvert ! Ci-dessous une liste de coups de mains et de choses à apporter, et une lettre ouverte du collectif MIE 13 au sujet de l’occupation de St Just.
Récit des deux prémières semaines d’occupation
Squat de St Just, deux semaines d’occupation
Ce texte livre un petit résumé de la gestion de ce début d’occupation par le collectif 59 St-just.